Des consignes pour les médecins qui prescrivent le Levothyrox

20 octobre 2017 à 6h56 par Benoit Hanrot

VIBRATION
Crédit : Une poignée de médicaments / Pixabay

La nouvelle formule du Levothyrox continue de faire des remous. Si du côté des patients, la pluie de plaintes se poursuit, c'est du côté des praticiens que tout s'est agité récemment. L'Ordre des Médecins leur demande de faire preuve de prudence au moment de délivrer leurs consultations et leurs ordonnances. Décryptage :

Le 2 octobre dernier, l’ancienne formule du Levothyrox signe son retour en pharmacie sous le nom Euthyrox. Le médicament n’est disponible que sur ordonnance. Et problème, il n’est proposé qu’en faible quantité. Or, cette formule est appréciée des malades de la thyroïde car elle présente moins d’effets secondaires que la nouvelle. Dans la Nièvre, près d’une dizaine de patients a décidé de lancer une procédure en justice contre le nouveau Levothyrox, commercialisé depuis mars.

Un déluge de plaintes

La procureure de la République de Nevers a confirmé à nos confrères du Journal du Centre qu’elle recevait « des plaintes ensuite transmises de pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille en charge de l’enquête ». Au total, le parquet de Marseille indique avoir déjà 160 plaintes dans le cadre de l’enquête préliminaire. Selon la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, plus de 9 000 signalements ont été faits à l’Agence nationale de sécurité du médicament, à propos des effets indésirables attribués à la nouvelle formule du Levothyrox.

Les médecins ont des consignes

Une circulaire de deux pages a été envoyée par mail à toutes les branches départementales de l’Ordre des médecins. Dans le texte, il est demandé aux praticiens de décrire uniquement les faits médicaux personnellement constatés. L’objectif de cette directive est de prendre plus de précautions lorsqu’ils doivent rédiger des certificats et ordonnances, documents nécessaires aux patients pour déposer plainte. Grâce à cela, l’Ordre souhaite que les médecins fassent des constats objectifs, car leur rôle n’est pas d’affirmer le lien de cause à effet du médicament.