Les agriculteurs bios ne seront plus aidés par le gouvernement

21 septembre 2017 à 14h10 par Diane Thibaudier

VIBRATION

L'idée c'était de stabiliser les exploitations bios : les aides au maintien étaient versées aux agriculteurs après leurs trois premières années d'activité. Ce ne sera plus le cas.

Et ce dès le mois de janvier ! L’Etat l’a annoncé hier, il ne versera plus les « aides au maintien » aux agriculteurs installés dans des exploitations bios. Elles servaient à stabiliser et pérenniser les jeunes productions. Jusqu’à maintenant, un maraicher bio touchait par exemple 600 euros par hectar de culture et par an pour le maintien de son exploitation dans le bio. En 2018, ce ne sera plus le cas. Et ce n’est pas parce que le gouvernement se désintéresse de ces productions sans pesticides mais simplement parce qu’il souhaite se concentrer sur « les aides à la conversion », ces sommes d’argent destinées à encourager les agriculteurs qui se lancent tout juste dans la production bio.

Plus besoin d’aider à la pérennisation ?

Le marché du bio serait estimé à plus de 7 milliards d’euros en 2016, « en augmentation de 20% par rapport à 2015 » selon le ministère de l’agriculture. Une croissance historique pour le ministre, Stéphane Travert. Du coup, pour lui, plus vraiment besoin d’aider à la pérennisation. Mais les régions pourront continuer de financer des aides au maintien si elles le souhaitent, sans « mobiliser les crédits du ministère ».

En revanche, le ministre de l’agriculture s’est dit prêt à accompagner le développement d’une filière bio, comprenant la transformation et la distribution des aliments. Des idées qui ne satisfont pas vraiment les agriculteurs bios. Au mois d’aout dernier, une trentaine d’organisations a dénoncé l’arrêt des aides à l’agriculture bio. Selon la Fédération nationale de l’agriculture biologique, il faudrait 250 à 300 millions d’euros d’aides par an pour permettre le maintien des productions biologiques telles qu’elles existent en France en ce moment.

Pour rappel, 6% de la surface agricole française est bio actuellement. L’objectif du gouvernement est d’arriver à 8% en 2021 mais selon le ministère de l’agriculture on devrait atteindre naturellement les 9% d’ici trois ans, vu le rythme actuel des conversions.