Loir-et-Cher : agressé, il avait tout inventé

26 septembre 2017 à 4h49 par Benoit Hanrot

VIBRATION

Petite cause, grosse conséquence. Dans le Loir-et-Cher, la gendarmerie a ouvert une procédure pour dénonciation mensongère après avoir été dupé par un transporteur routier de nationalité polonaise. Récit :

Début de semaine dernière, un chauffeur a mobilisé les gendarmes du peloton motorisé de Saint-Romain-sur-Cher. Ces derniers ont été appelés sur l’A85 à hauteur de la commune d’Angé pour lui venir en aide. Le transporteur a déclaré qu’il venait de se faire agresser durant une partie de la nuit. Ces individus malintentionnés l’auraient gazé et séquestré avant qu’il ne perde connaissance.

Toujours selon ses dires, ces derniers auraient ensuite roulé avec son camion à Bussy-sur-Marne jusqu’à Bagneux, dans l’Indre, avant de repartir avec son ordinateur portable, le tout en n’oubliant pas de casser au préalable des vitres du poids-lourd.

Un témoignage et des incohérences

Le problème, c’est qu’à force de donner de nombreux éléments, le chauffeur a fini par se perdre dans son récit. D’ailleurs, les enquêteurs ont été étonnés de voir qu’il ne semblait ni choqué, ni désorienté. Et finalement, la « victime » est devenue « suspect ». Il a fini par avouer qu’il avait tout inventé pour se dédouaner de sa responsabilité envers son patron.

En réalité, c’est lui-même qui s’est mis dans un sacré pétrin. En descendant de sa cabine, la centralisation des portières s’est enclenchée. Le chauffeur s’est alors retrouvé bloqué à l’extérieur. Il n’a eu d’autre choix que de casser les vitres pour pouvoir rouvrir son camion. Puis, les galères se sont enchaînées. Une fois à l’intérieur, il a inscrit une mauvaise adresse dans le GPS qui l’a mené dans le Berry et non en région nantaise comme prévu initialement.

Mentir plutôt qu’assumer

Constatant son erreur, deux possibilités se sont présentées à lui : assumer ses responsabilités et contacter son patron ou mentir et inventer un vol. Il a finalement opté pour la seconde option. Mauvais choix. Le parquet de Blois s’est simplement contenté de le sermonner. Il faut dire que la confrontation la plus attendue n’était sûrement pas celle avec le juge mais bien celle avec son employeur.