Malgré l’Union Européenne, Macron veut toujours interdire le Glyphosate

28 novembre 2017 à 7h05 par Benoit Hanrot

VIBRATION
Crédit : Le Glyphosate pourra être réutilisé pour les cinq prochaines années / Pixabay

L'Union européenne s'est prononcée à la majorité en faveur d'une nouvelle autorisation d'utiliser le glyphosate pour les cinq prochaines années. Une victoire pour les agriculteurs, mais une défaite pour l'exécutif français. Pour autant, Emmanuel Macron ne semble pas abattu. Au contraire, le chef de l'Etat compte toujours l'interdire d'ici trois ans sur le territoire français. On fait le point :

« C’est la victoire du business sur la science ». C’est par ces mots que José Bové a accueilli la décision des 28 pays membres de l’Union Européenne à propos du Glyphosate. Le député européen d’Europe-Ecologie-des-Verts en a plein les bottes et regrette notamment la position de l’Allemagne, d’abord contre, puis indécise sur le sujet. Le voisin allemand a finalement cédé hier, devant la pression des lobbies, diront certains.

Côté français, les représentants n’étaient pas tous sur la même longueur d’ondes. Le ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot proposait de n’étendre cette autorisation qu’à trois ans quand son homologue de l’Agriculture Stéphane Travert préférait une nouvelle homologation de l’herbicide controversé pour cinq à sept ans. Au final, la délégation a voté contre tout comme les voisins italien, belge et luxembourgeois. Un seul pays s’est abstenu : le Portugal.

Macron veut aller à l’encontre de la décision européenne

La réaction d’Emmanuel Macron ne s’est pas faîte attendre. Sur son compte Twitter, le chef de l’Etat a déclaré dans la foulée avoir « demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que les alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans ».

Rappelons qu’en mars 2015, le glyphosate avait été classé « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer et l’Organisation Mondiale de la Santé. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs défendent toujours son utilisation, parfois plus par crainte de voir leurs rendements baisser que par vrai intérêt pour la santé des consommateurs. Dans ce cas précis, dire qu’il n’existe pas d’alternative crédible à son utilisation ne peut pas être pris au sérieux, surtout lorsque l’on sait que certains agriculteurs ont fait le choix de revenir à une agriculture plus saine, sans engrais ni pesticides.