Réchauffement climatique : comment lutter contre l’écoanxiété ?

9 avril 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

Un cyclone - Photo d'illustration
Un cyclone - Photo d'illustration
Crédit : Pixabay - Libre de droit

En 2023 est apparu un nouveau mot dans nos dictionnaires : l’écoanxiété, ou la peur face aux menaces environnementales, de plus en plus présentes dans notre actualité. Pour lutter contre ces angoisses, la journaliste indépendante Dorothée Moisan a écrit un livre : « Les Écoptimistes ».

La hausse des températures, la fonte des glaces, la disparition de nombreuses espèces animales... Autant de conséquences liées au réchauffement climatique qui inquiètent de plus en plus les Français, se sentant parfois impuissants face à ce phénomène.

 

"Garder le sourire"

Au lieu de culpabiliser davantage, la journaliste indépendante spécialisée sur les questions environnementales Dorothée Moisan a écrit « Les Écoptimistes », un livre qu’elle considère comme « une thérapie personnelle. J’étais tombée en écoanxiété au gré de mes enquêtes. J’ai voulu rencontrer des personnes qui étaient conscientes, comme moi, que l’on va droit dans le mur si on continue d’agir comme on le fait aujourd’hui, mais qui arrivent à dépasser leur écoanxiété et à garder le sourire, tout en continuant à se battre. » 

La spécialiste sur le climat est donc allée à la rencontre de plusieurs figures tournées autour de l’écologie pour voir « comment elles faisaient pour aller mieux, et elles ont eu un tel impact sur moi que je me suis dit que j’allais en faire un livre pour faire partager ces rencontres aux lecteurs ». De son œuvre ressortent neuf portraits d’écoptimistes « connus et pas connus, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, pour que chacun puisse se reconnaitre », explique l’autrice. On retrouve par exemple « l’un des écoptimistes en chef » en chef Guillaume Meurice, la « glaciologue et bombe d’énergie » Heïdi Sevestre, l’ingénieur low-tech Corentin de Chatelperron, ou encore la jeune militante Louise Arrivé.

 

L'action et le lien

L’objectif avec « Les Écoptimistes », « qu’on peut lire un peu comme un bonbon », est de redonner la pêche aux lecteurs à travers des solutions concrètes et positives. Des lecteurs qui n’ont nul besoin de s’y connaitre sur les questions écologiques. « C’est assez simple, ne rien faire rend écoanxieux, et agir permet de retrouver un enthousiasme. C’est aussi dans la lutte qu’on gagne la joie, et dans la joie qu’on gagne la lutte, c’est un cercle vertueux. Et le lien est important, il faut ne pas rester seul, on peut faire des actions collectives », explique Dorothée Moisan.

Ce n’est pas pour ces raisons qu’il faut se voiler la face. Être conscient du dérèglement climatique est primordial, afin de pouvoir faire face aux futurs défis qui nous attendent. « Il y a un deuil à faire, il faut comprendre tout ce que l’on est en train de perdre, au niveau de notre environnement, de notre qualité de vie. C’est un deuil nécessaire pour pouvoir ensuite rebondir vers l’écoptimisme, c’est indispensable pour pouvoir avancer et aller mieux », poursuit la journaliste.

Dorothée Moisan est elle-même passée à la pratique. Elle travaille en ce moment sur un écolieu en Bretagne pour construire « une fabrique d’écoptimistes massifs » et attirer les savoir-faire dans laquelle auront lieu divers ateliers comme des stages de menuiserie, de cuisine végétarienne, ou d’écoconstruction.

 

Les Écoptimistes - Le Seuil - 13.50 € - 192 pages