Drame de Brétigny : la SNCF joue un double jeu

12 juillet 2017 à 7h28 par Rédaction

VIBRATION

Il y a 4 ans, un train Paris-Limoges déraillait en gare de Brétigny, faisant 7 morts et près de 250 blessés. Aujourd'hui, les victimes réclament toujours réparation et déplorent l'attitude de la SNCF qui tiendrait un double discours.

On célèbre aujourd’hui un triste anniversaire : les 4 ans de la catastrophe ferroviaire de Brétigny. Cet après-midi, une cérémonie d’hommage se tiendra à 17h30 dans la gare essonnienne devant la stèle dédiée aux victimes. Du côté des rescapés et de leurs familles, la colère vis-à-vis de la SNCF ne risque pas de s’estomper.

La SNCF ne collabore pas !

Au niveau de l’enquête, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) sont toujours mis en examen en tant que personnes morales pour homicides involontaires et blessures involontaires. Mais la première ferait tout pour faire traîner les choses en longueur. Certaines victimes estiment toujours qu’il existe un double discours entre ce qu’a déclaré Guillaume Pépy, quelques heures après le drame et la réalité du terrain.

A ce jour, la société de transports ferroviaire n’a toujours pas fourni tous les éléments réclamés par la justice. Elle ralentirait même la procédure, notamment avec la demande d’une nouvelle expertise métallurgique de l’éclisse, le matériau à l’origine du déraillement du train. Cette demande a été accordée en mai dernier par la Cour d’appel de Paris. Or depuis le début de l’enquête, les experts judiciaires ont constamment expliqué la catastrophe par un défaut de maintenance.

 

Des zones d’ombre toujours pas résolues

La SNCF n’en est pas à sa première polémique dans cette affaire. Elle a toujours tenté de minimiser ses responsabilités dans l’accident. En janvier 2016, le Canard Enchaîné avait révélé que certains agents avaient fait l’objet de « briefing » de la part du service juridique de l’entreprise avant leur audition.

Pis, quelques jours plus tard, c’était au tour du Figaro de mettre en cause la SNCF en faisant état de dissimulations de documents « indispensables à la manifestation de la vérité ». A l’époque, le groupe français aurait également eu accès au « rapport du Bureau d’enquête sur les accidents de transports terrestres (une institution censée être indépendante) au moins trois mois avant sa sortie ».

Une série d’événements qui font penser à certaines associations de défense des victimes que la SNCF a du mal à assumer ses responsabilités et essaie par tous les moyens de faire porter la responsabilité du drame à d’autres intervenants, notamment le fabricant du rail.