Entre couvre-feu à 18h et coupe de France : casse-tête pour l’ASA Vauzelles Football

22 janvier 2021 à 12h00 par Etienne Escuer

VIBRATION
Image d'illustration. Le couvre-feu à 18h rend compliquée l'organisation des clubs sportifs.
Crédit : Pixabay

La crise sanitaire impacte fortement les clubs de football, qui doivent revoir totalement leur organisation. Exemple dans la Nièvre à l'ASA Vauzelles Football.

Des entrainements le mercredi ou les week-end : à Varennes-Vauzelles, dans la Nièvre, le club de football local a dû s’adapter aux nouvelles contraintes sanitaires. L’instauration du couvre-feu à 18h, par exemple, a forcé l’encadrement à revoir le planning des séances. « Les entrainements le soir pour les séniors, ce n’est plus possible », confie Richard Louis, le président de l’ASA Vauzelles Football. « On a dû trouver des solutions pour s’entrainer le samedi ou le dimanche matin. » Il a également fallu caler les entrainement de toutes les catégories de jeunes. « On a réussi à le faire le mercredi et le samedi, mais c’est carrément un casse-tête ! Certains de nos entraîneurs ont même dû prendre des journées de congé », poursuit Richard Louis.

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Le couvre-feu à 18h est un nouveau coup dur pour le club, alors qu’il faut déjà maintenir la motivation des licenciés. En effet, le contact est interdit à l’entrainement, et les championnats sont suspendus. « On a perdu de vue pas mal de jeunes », regrette Richard Louis. « Certains parents s’inquiètent en plus du risque covid, d’autres ont dû revoir leur organisation avec le couvre-feu. » Si les plus jeunes, entre 6 et 13 ans, restent assidus aux entrainements, les plus âgés ont fini par lâcher.

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Le retour de la Coupe de France, cadeau empoisonné ?

Côté séniors, la compétition reprendra le dernier week-end de janvier pour une partie des clubs, puisque le gouvernement a autorisé la tenue du 6ème tour de la Coupe de France. L’excitation de rejouer un match officiel est toutefois vite retombée, et les clubs parlent d’un cadeau empoisonné. « Ils nous annoncent la reprise 10 jours avant le match, avec un protocole sanitaire hyper-lourd et un couvre-feu. Comment je peux entraîner des séniors qui doivent être rentrés chez eux à 18h ? », se demande Richard Louis. « On ne peut faire qu’une seule séance d'entrainement, le dimanche. »

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Au-delà du manque de rythme des joueurs, qui n’ont plus disputé un match officiel ou réalisé un entraînement avec contacts depuis l’automne, Richard Louis regrette la lourdeur du protocole sanitaire. « Il faut un médecin sur place et des tests PCR pour reprendre l’entrainement et trois jours avant la rencontre », détaille-t-il. « C’est à huis clos donc il n’y aura de spectateurs. C’est un poison pour les clubs amateurs alors qu’on était fiers d’arriver au 6ème tour contre de grosses équipes. »

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En difficulté, le monde amateur ne serait pas contre un petit coup de pouce financier des clubs et joueurs professionnels, confie Richard Louis. « Il ne faut pas oublier que les professionnels viennent de clubs amateurs. Sans monde amateur, je ne vois pas comment le football français peut continuer », conclut le président du club nivernais.