Foie gras : « le pire élevage" du Sud-ouest filmé par L214 est mis en demeure (Vidéo)

20 août 2020 à 7h52 par Iris Mazzacurati

VIBRATION
C'est un lanceur d'alerte qui a permis à l'association L214 de filmer cette vidéo.
Crédit : Capture écran vidéo L214

L'association de défense des animaux, L214 avait publié jeudi 20 août une vidéo dénonçant les maltraitances d'un élevage de canards reproducteurs à foie gras des Pyrénées-Atlantiques. Dans la foulée, le ministère de l'Agriculture a demandé une mise en demeure auprès de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

Bâtiment "totalement insalubre", cadavres de canards "décomposés" et "non ramassés", cages "en train de s'effondrer", épais "flot d'excréments" qui "déborde à l'extérieur", asticots, rats qui "prolifèrent" : pour L214, l'un des bâtiments abritant les canards mâles à Lichos (Pyrénées-Atlantiques), à 50 km de Pau, atteint "des sommets dans l'horreur". Et les canards vivants, environ 150, vivent au milieu d'autant de morts.

Les photos et vidéos mises en ligne sur le site de L214 ont été prises "il y a quelques jours" en août, après signalement d'un "lanceur d'alerte". Elles dépeignent "le pire élevage que nous ayons eu l'occasion de voir depuis les débuts de L214" en 2008, a affirmé Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de l'association.

La situation y semble "totalement hors de contrôle" et l'élevage doit "fermer de toute urgence", selon l'association qui dit espérer "a minima une interdiction d'exercer une activité d'élevage" à l'encontre des responsables.

Une plainte a été déposée mercredi par l'avocate de L214 au tribunal de Pau pour "cruauté envers animaux", "abandon", et "atteinte à l'environnement", en raison des risques encourus par le Saison, un proche cours d'eau, à cause des déjections s'écoulant du bâtiment. L214 a alerté l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP).

Une enquête est ouverte

Dans la foulée, le ministère de l'Agriculture et de l’Alimentation a demandé à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques de "diligenter une enquête complète de l'état de l'exploitation" apprent-on dans un communiqué ; une "mise en demeure", pouvant aller jusqu'à une "suspension d'activité » de l’élevage en question, apprend-on dans un communiqué.

"Les mesures nécessaires seront prises" y assure le ministre Julien Denormandie. 

"Nous multiplions les contrôles pour protéger les animaux et prendre des mesures strictes afin que justement ces dérives inacceptables, mais isolées et individuelles, ne jettent pas le discrédit sur toute une profession à laquelle j'assure mon soutien et ma confiance".