Frontières : Emmanuel Macron double les forces de sécurité

5 novembre 2020 à 15h00 par Iris Mazzacurati avec AFP

VIBRATION
Emmanuel Macron s'est également dit "favorable" à une refondation "en profondeur" des règles régissa
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

"De 2 400 à 4 800". Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 5 novembre, un doublement des forces contrôlant les frontières de la France, pour lutter contre la menace terroriste, les trafics et l'immigration illégale.

Ce doublement a été décidé "en raison de l'intensification de la menace" après les récents attentats, dont celui de Nice, a expliqué le chef de l'Etat à la frontière franco-espagnole au col du Perthus.

Accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes Clément Beaune, Emmanuel Macron s'est également dit "favorable" à une refondation "en profondeur" des règles régissant l'espace Schengen de libre circulation en Europe, et à "un plus grand contrôle" des frontières.

"Je porterai en ce sens des premières propositions au Conseil" européen de décembre, pour "repenser l'organisation" de Schengen et "intensifier notre protection commune aux frontières avec une véritable police de sécurité aux frontières extérieures", a-t-il ajouté. Avec la "volonté d'aboutir sous la présidence française", au premier semestre 2022.

Cette refondation doit rendre l'espace Schengen "plus cohérent", pour qu'il "protège mieux ses frontières communes" et qu'il "articule mieux" les impératifs de responsabilité de protection de frontières et de "solidarité", et que "la charge ne soit pas qu'aux pays de première entrée".

"La France est un des principaux pays d'arrivée d'immigration secondaire", lorsque les migrants déboutés d'un pays tentent leur chance dans un autre en Europe, et "je souhaite profondément aussi qu'on change les règles du jeu", a-t-il dit.

Il a également plaidé pour "intensifier" la lutte contre l'immigration clandestine et les réseaux de trafiquants "qui, de plus en plus souvent, sont liés aux réseaux terroristes".



Arrivé à la mi-journée au col du Perthus, Emmanuel Macron s'est entretenu avec les policiers de la police aux frontières (PAF) qui contrôlent les véhicules entrant en France par l'autoroute ou la nationale qui le traversent.

Quelque 35 000 véhicules passent tous les jours sur l'autoroute et la route qui franchissent le col, entre les villes du Perthus en France et de La Jonquera en Espagne.

L'Espagne est l'une des principales portes d'entrée des immigrés clandestins en France, qui arrivent par la côte en provenance d'Afrique du Nord. Plus de 4 000 migrants ont été refusés ces trois derniers mois dans le département des Pyrénées-Orientales, soit le double de d'habitude, selon un responsable de la PAF. Une partie d'entre eux étaient des Algériens tentant d'entrer en France.