L’Assemblée vote l’allongement de l’accès à l’IVG

9 octobre 2020 à 5h00 par Guillaume Pivert

VIBRATION
217 000 IVG ont été pratiqués en France l'an dernier.
Crédit : Commons Wikipedia

Le délai passe de 12 à 14 semaines. Une avancée pour le Planning familial.

Par 102 voix pour et 65 contre, l’Assemblée nationale a adopté, ce jeudi 8 octobre, l’allongement de l’accès à l’interruption volontaire de grosse (IVG). Le délai passe de 12 à 14 semaines d’aménorrhée. Une mesure dont se félicite le Planning Familial. L’association aurait toutefois souhaité que ce délai soit encore plus long, à l’image d’autres pays européens, comme les Pays-Bas (22 semaines) ou la Grande-Bretagne (24 semaines). Sarah Durocher est la co-présidente nationale du Planning Familial.

 

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L’an dernier 217 000 IVG ont été pratiqués en France dont 162 000 à l’hôpital, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation, et des statistiques (DREES). Dans le détail, en Centre-Val de Loire il y en a eu 7 128. C’est presque autant qu’en Bourgogne-Franche-Comté (7 315), mais moins qu’en Pays de la Loire (9 331). Problème, « très peu de médecins le pratiquent en dehors de l’hôpital », déplore Sarah Durocher. Elle est satisfaite que la loi permette désormais aux sages-femmes de les pratiquer de façon chirurgicale jusqu’à 10 semaines. Aujourd’hui, elles ne pratiquent que des IVG médicamenteuses.


« L’avortement reste un droit fragile »

 

Car, c’est l’accès à l’IVG qui est compliqué aujourd’hui en France, selon la co-présidente du Planning familial. « Des femmes sont obligées de faire des kilomètres, ce n’est pas possible », tonne Sarah Durocher.

 

La loi adoptée hier, supprime également la clause de conscience spécifique qui permettait aux médecins de refuser de pratiquer des avortements.

 

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Sarah Durocher est satisfaite de la loi, mais regrette notamment que les mesures adoptées pendant le confinement ne soient pas inscrites dans le texte. Entre mars et mai, le délai est passé de 7 à 9 semaines chez les médecins hors hôpital.