L’écrivain loirétain Maurice Genevoix entre au Panthéon ce 11 novembre

9 novembre 2020 à 8h09 par Etienne Escuer

VIBRATION
Maurice Genevoix en 1979.
Crédit : Georges BENDRIHEM / AFP

Plusieurs hommages à Maurice Genevoix ont lieu jusqu'à mercredi, jour où l'écrivain loirétain rejoindra le Panthéon.

Figure de la littérature française, Maurice Genevoix va rejoindre ce mercredi 11 novembre le Panthéon. Initialement, ses cendres devaient être transférées l’an dernier, mais Emmanuel Macron avait préféré faire coïncider sa panthéonisation avec le centenaire de l’inhumation du Soldat inconnu. L’écrivain est né le 29 novembre 1890 à Decize, dans la Nièvre. Il ne quittera jamais vraiment le Val de Loire, puisqu’il grandit dans le Loiret. « Je tiens plus que jamais comme un grand privilège d'avoir passé toute mon enfance dans une petite ville française d'avant 1914 », expliquait-il en faisant référence à Châteauneuf-sur-Loire, où il passe son enfance. Il suit également son secondaire à Orléans, en brillant élève, avant de perdre sa mère à 12 ans. 

Blessé pendant la Première Guerre mondiale

En août 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Maurice Genevoix est élève à l'Ecole normale supérieure. Mobilisé, il participe à la bataille de la Marne et à la marche sur Verdun. Le 25 avril 1915, il est grièvement blessé sur la côte des Eparges, un village de la Meuse. Hospitalisé pendant sept mois, le jeune homme de 24 ans commence à écrire à partir de notes consignées dans les tranchées. En 1916, il publie Sous Verdun, un récit dont le réalisme lui vaut d'être largement censuré. Suivront Nuits de guerre (1917), Au seuil des guitounes (1918), La boue (1921) et Les Eparges (1923) réunis sous le titre Ceux de 14 en 1949. « Ce que nous avons fait, c'est plus qu'on ne pouvait demander à des hommes, et nous l'avons fait », écrit-il.

Après la guerre, Maurice Genevoix revient à Châteauneuf-sur-Loire où la nature devient désormais le thème de ses livres. Avec Rémi des Rauches (1922), il célèbre la Loire, « miroir des clairs de lune et des nuits pleines d'étoiles ». Les habitants de la Sologne, les bêtes de la forêt ou encore les eaux du fleuve et des étangs seront à l’honneur dans Raboliot (1925, lauréat du Prix Goncourt), La boîte à pêche (1926), Rroû (1931) et La forêt perdue (1968). Auteur d'une série de bestiaires de 1968 à 1971, Genevoix, qui s'est installé entre-temps dans le hameau de la Vernelle, à Saint-Denis-de-l'Hôtel, est également un excellent écrivain animalier. Il siègera également à l’Académie Française à partir de 1946, et y deviendra secrétaire perpétuel en 1958.

Une cérémonie en comité restreint

L’hommage à Maurice Genevoix débute ce lundi 9 novembre par une cérémonie aux Eparges. Demain, ses cendres seront accueillies à l’Ecole normale supérieure, à Paris. Enfin, la cérémonie au Panthéon se tiendra mercredi, en comité restreint (une trentaine de personnes au lieu de 500 initialement) compte tenu du contexte sanitaire. La cérémonie, en présence du chef de l’Etat Emmanuel Macron, sera diffusée sur France 2. A Châteauneuf-sur-Loire, une exposition consacrée à Maurice Genevoix a été élaborée au musée de la Marine de Loire.

(Avec AFP)