L’impact des taxes américaines reste limité pour les vins du Centre-Loire

12 février 2020 à 5h20 par Etienne Escuer

VIBRATION
Image d'illustration. Des vignes dans le Sancerrois.
Crédit : Commons - Frederick Wildman and Sons, Ltd

Les vins du Centre-Loire ne semblent pas encore trop souffrir de la taxe à 25% instaurée par les Etats-Unis.

En octobre dernier, Donald Trump décidait d’instaurer une taxe à 25% sur des produits européens. Il estimait que l’Union Européenne accordait des subventions illégales à Airbus. Le vin français figurait dans les victimes collatérales de cette mesure. Mais selon Rosalinde Jaarsma, la directrice du bureau interprofessionnel des vins du Centre-Loire (BIVC), l’impact de ces taxes reste pour l’instant limité dans la région. « Certains domaines ne voient pas trop de conséquences sur les commandes, d’autres souffrent un peu d’une mise à l’arrêt », explique-t-elle. « Mais on ne sait pas combien de temps cette taxe va durer, et si elle va augmenter ou diminuer. Cette instabilité pose problème. »

Écouter le podcast

 

L’année dernière, 38,5% des vins du Centre-Loire partaient vers les Etats-Unis, qui figurent au premier rang des exportations. A Sancerre, le marché américain représente 50% des ventes à l’étranger.

 

La menace d'une taxe à 100%

Les vignerons doivent également faire face à la menace d’une taxe à 100%, toujours voulu par Donald Trump. Cette fois, le président américain souhaite répondre à une taxe française sur les géants du numérique, les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple, etc.). L’idée semble suspendue, après une rencontre avec Emmanuel Macron, mais Rosalinde Jaarsma reste vigilante. « La taxe à 25%, si l’importateur et le vignerons font des efforts, c’est gérable », confie-t-elle. «  Mais 100%, ce serait catastrophique. On trinque alors qu’on n’est absolument pas responsables de ces conflits. »

 

Écouter le podcast

 

Le BIVC regroupe aujourd’hui une dizaine d’appellations dans le Cher, le Loiret, l’Indre et la Nièvre (Sancerre, Côteaux du Giennois, Reuilly, Pouilly-Fumé, etc.). La question du Brexit s'est également rajoutée ces dernières semaines aux taxes américaines. Mais Rosalinde Jaarsma reste confiante : "On a bon espoir sur le maintien des relations commerciales entre nos deux pays, puisqu'elles sont très imbriquées et interdépendantes."

Écouter le podcast

Les Etats-Unis sont aujourd'hui le 1er marché mondial pour les vins du Centre-Loire, devant le Royaume-Uni.