Les tarifs aux péages autoroutiers vont encore augmenter dans deux ans !

12 septembre 2017 à 4h42 par Benoit Hanrot

VIBRATION

L'Etat a-t-il encore du plier le genou face aux sociétés d'autoroutes ? C'est en tout cas ce que laisse à penser un accord secret conclu entre les deux protagonistes. Et au final, c'est encore l'automobiliste qui devrait être le dindon de la farce.

En 2015, sous le gouvernement Valls, deux ministres se sont attaqués aux tarifs des péages autoroutiers : Emmanuel Macron, ministre de l’Economie et Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie. Le premier a obtenu le gel de ces tarifs en 2015. Un gel attaqué en justice par les sociétés d’autoroute qui ont réussi à négocier un accord avec l’Etat. Or, cet accord est toujours resté secret… jusqu’à aujourd’hui.

Addition salée pour les automobilistes

Le ministère de l’Economie a longtemps refusé de donner les termes de cet accord. Mais nos confrères de France 2 ont réussi à se procurer le document. Ce dernier prévoit que les sociétés d’autoroutes s’engagent à financer 3,2 milliards d’€ de travaux sur 10 ans. En contrepartie, ces dernières obtiennent une stabilité fiscale, une clause pour allonger la durée des concessions mais aussi et surtout, le droit d’augmenter des tarifs aux péages chaque année 2019 à 2023. Selon l’Arafer, une autorité indépendante de contrôle, ce sont les automobilistes qui vont devoir régler l’addition, qui s’élèvera à un demi-milliard d’euros de surcoût, soit plus qu’initialement prévu.

Comment en est-on arrivé là ? Selon les sociétés d’autoroutes, « l’Etat a bloqué les tarifs à l’occasion de la hausse prévue au 1er février 2015. Cette mesure est contraire aux contrats, elle est illégale ». C’est pourquoi l’Etat a été contraint d’en compenser les effets.

L’Etat s’est-il encore fait avoir ?

A en croire les termes de l’accord, c’est en premier lieu ce que l’on peut penser. En effet, une partie du coût des travaux serait surestimé par les sociétés d’autoroutes. Par exemple, comment expliquer qu’une place d’aire de covoiturage soit estimée à 7 000€ sur l’autoroute Paris – Normandie alors qu’elle attient en moyenne 3 000€ dans le département de l’Eure. Le dernier mot ira au ministère des Transports qui doit valider ou non le montant des travaux annoncés.