Nouveau coup de théâtre dans l'affaire Grégory

12 juillet 2017 à 6h28 par Rédaction

VIBRATION

Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort à son domicile du Mans mardi soir. Le défunt, âgé de 65 ans, a été le premier juge d'instruction de l'affaire Grégory, entre 1984 et 1987. La thèse du suicide n'est pas écartée. Décryptage :

C’est une voisine de l’ancien juge qui aurait donné l’alerte à 19h11. Les secours ont pénétré dans le bureau de l’appartement de l’ancien juge et ont découvert son corps, inanimé, un sac plastique sur la tête. Pas de tentative d’effraction ni de lutte. La police judiciaire d’Angers a été saisie et le parquet du Mans a ouvert une enquête.

Le « petit juge » dépassé par les événements

La carrière du juge Lambert a démarré en 1984 a démarré par un gros morceau. A 32 ans, il est nommé pour s’occuper de l’affaire Grégory, l’enfant retrouvé ligoté dans la Vologne. Il s’agit là de son premier poste. Son dernier également sous le feu des projecteurs. En effet, durant ces trois années d’instruction, celui que l’on surnommait le « petit juge » sera désigné comme l’un des responsables du fiasco judiciaire de l’une des plus célèbres énigmes criminelles toujours pas résolues à ce jour en France.

En 2014, après avoir pris sa retraite, il confiait rester persuadé de l’innocence de Bernard Laroche dans cette affaire. Pour rappel, le cousin du Jean-Marie Villemin (père de Grégory) avait été inculpé d’assassinat et écroué par le juge Lambert quelques semaines après la mort de l’enfant. Il avait ensuite été abattu par le père de l’enfant qui le tenait pour meurtrier.

 

Les nouvelles révélations : la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ?

Ces dernières semaines, le téléphone de Jean-Michel Lambert n’a pas arrêté de sonner. Mais l’ancien juge à la retraite refusait de s’exprimer sur les nouveaux éléments du dossier comme les mises en examen d’un grand-oncle et d’une grand-tante de l’enfant, sous oublier celle de Murelle Bolle, toujours incarcéré à la prison de Dijon.

Mais c’est peut-être hier matin que tout s’est joué. Quelques heures avant la mort de l’ex-magistrat, on apprenait la publication d’extraits des carnets personnels du juge Simon, qui lui avait succédé en 1987. Le juge n’a pas fait dans la finesse pour critiquer le travail de son confrère, estimant notamment « être en présence de l’erreur judiciaire dans toute son horreur ». Des propos qui plaçaient de nouveau le juge Lambert sous la pression médiatique.