Ouverture du procès de trois jihadistes confondus par un agent infiltré de la DGSI

1er février 2021 à 14h45 par Iris Mazzacurati

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L'agent de la DGSI s'était introduit dans une boucle de la messagerie cryptée Telegram et entré en c
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

Le procès de trois hommes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat à Paris en décembre 2016 et arrêtés avant d'avoir pu passer à l'action grâce à la cyberinfiltration d'un agent du renseignement s'est ouvert lundi 1er février devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Les trois accusés, Yassine Bousseria et Hicham Makran, deux Strasbourgeois âgés de 41 ans, et Hicham El Hanafi, un Marocain de 30 ans, sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes". Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.

Surnommé "Ulysse", le "cyberpatrouilleur" de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a réussi à infiltrer le groupe Etat islamique (EI) et permis l'arrestation des trois accusés, témoignera par visioconférence vendredi 5 février sous le nom de code 282-SI.

L'affaire a débuté en 2016. A la suite d'un renseignement humain, selon lequel l'EI chercherait à se procurer des armes pour "une action violente" sur le sol français, un agent de la DGSI s’introduit dans une boucle de la messagerie cryptée Telegram et entre en contact avec un "émir" de l'EI en Syrie, surnommé "Sayyaf".

"On veut 4 kalash avec chaque kalash 4 chargeurs et des munitions", réclame "Sayyaf". "Ulysse" répond être prêt à fournir les armes.

En juin 2016, "Sayyaf" fait parvenir à "Ulysse" 13 300 euros en liquide déposés sur une tombe du cimetière du Montparnasse.

Avec cet argent, "Ulysse" indique alors à "Sayyaf" qu'il a acheté des armes et les a cachées dans la forêt de Montmorency dans le Val-d'Oise. Les abords de la cache sont équipés de caméras de surveillance. Le piège est lancé.

En novembre, les services français de renseignement sont informés que deux Strasbourgeois, Yassine Bousseria et Hicham Makran, de retour d'un séjour à la frontière turco-syrienne, seraient prêts à passer à l'action.

La police les interpelle et retrouve dans une clé USB cryptée les coordonnées GPS de la cache d'armes de Montmorency.

Grâce à une autre opération de cyberinfiltration, la DGSI intercepte le message d'un "émir" demandant de fournir des armes et un logement sur Marseille pour un autre agent de l'organisation, Hicham El Hanafi, vite interpellé par la police.

En étudiant sa téléphonie, les enquêteurs s’aperçoivent que le Marocain a tenté vainement à deux reprises de localiser la cache d’armes de Montmorency.

Le procès est prévu jusqu'au 19 février.




(Avec AFP)