Parcoursup : 49 000 étudiants inactifs ? C’est faux !

14 août 2018 à 13h03 par Charles Perrin

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Crédit : Public Domain Pictures

Aujourd'hui, 66 000 bacheliers n'auraient toujours pas d'affectation pour la rentrée. Pire, 49 000 d'entre eux seraient « inactifs » ! Un mensonge du ministère de l'enseignement supérieur pour Guillaume Ouattara, étudiant-ingénieur, qui a décrypté le code source de Parcoursup ⬦

Guillaume Ouattara, 22 ans, étudiant à l’Université de Technologie de Compiègne, s’est plongé depuis plusieurs semaines dans l’algorithme de Parcoursup … Car aujourd’hui, d’après le ministère de l’enseignement supérieur, 49 000 bacheliers seraient « inactifs » sur les 66 000 qui n’ont toujours pas reçu d’affection sur la plateforme. Un mensonge du gouvernement pour le jeune homme, qui a livré le résultat de ses recherches à la rédaction.

Qu’est-ce qu’un élève « inactif » ?

« Il faut d’abord expliquer ce qu’est un élève dit « actif », ils seraient 17 000 selon le gouvernement. Il s’agit de bacheliers en liste d’attente, qui ont rempli l’une des deux conditions suivantes : avoir contacté le rectorat et avoir demandé à être suivi par une commission d’accès à l’enseignement supérieur, ou bien avoir cherché des places sur la procédure complémentaire. Un élève dit « inactif » n’aurait rempli ni la première, ni la seconde condition. Je reproche quant à moi au gouvernement de créer des catégories qui, en vérité, ne veulent absolument rien dire et ne servent qu’à communiquer et rendre positives des données qui ne le sont pas. »

Le ministère a t-il raison de pointer du doigts les 49 000 étudiants « inactifs » ?

« Non, les étudiants ne sont responsables en rien de ce qu’il se passe et subissent cette plateforme qu’est Parcoursup. Après avoir discuté avec un grand nombre d’entre eux, certains ne sont même pas au courant qu’il leur est possible de contacter le rectorat ! Quant aux places proposées avec la procédure complémentaire, si ces dernières ne sont pas intéressantes, il est logique que les bacheliers les refusent. De plus, le ministère prétend contacter par e-mail, par SMS, et sur la plateforme les élèves dit « inactifs », mais je n’ai à ce jour reçu aucun témoignage d’étudiant pouvant me le confirmer. Enfin, s'ils étaient réellement « inactifs », leur nombre ne diminuerait pas. Alors que depuis quelques jours, ce dernier est passé de 55 000 à 49 000. »

Qui est véritablement responsable ?

« La faute est indéniablement du côté du ministère de l’enseignement supérieur, qui a fait les choses trop vite, alors même que des chercheurs en informatique avaient démontré que Parcoursup ne fonctionnerait pas. Il faut pour ça remonter à une audience du Sénat en novembre 2017 ! Même si APB (l’ancienne plateforme) n’était pas optimale, elle fixait le sort des élèves dès le 19 juillet. Avec Parcoursup, les étudiants se contentent d’attendre dans le vide, en stressant, parfois pour rien, à cause du manque de communication du gouvernement. Il est malveillant de donner aux étudiants l’entière responsabilité de ce problème alors qu’ils n’ont pas les outils nécessaires pour y faire face, et que le seul en leur possession est défaillant. »