Pédocriminalité : reprise du procès de Joël Le Scouarnec

30 novembre 2020 à 6h02 par Etienne Escuer

VIBRATION
Joël Le Scouarnec lors de l'ouverture de son procès en mars dernier.
Crédit : Benoit PEYRUCQ / AFP

Joël Le Scouarnec, un ancien chirurgien qui avait notamment exercé à Loches (Indre-et-Loire) ou Jonzac (Charente-Maritime), est jugé pour quatre viols ou agressions sexuelles sur mineurs ce lundi 30 novembre.

Le procès devait se tenir en mars dernier mais avait été interrompu compte tenu du contexte sanitaire : la cour d'assises de Saintes (Charente-Maritime) juge jusqu'à jeudi l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec, accusé de viols et agressions sexuelles sur quatre mineurs. L’homme de 70 ans devrait être jugé à huis-clos, sans presse ni public, à la demande de plusieurs parties civiles. L’affaire avait éclaté en avril 2017, après le témoignage d’une fillette de 6 ans. Il comparait aujourd’hui pour des faits de viols sur cette fillette et sur une nièce dans les années 90 à Loches, ainsi que pour des agressions sexuelles à la même période dans cette commune d'Indre-et-Loire où il exerçait : une autre nièce et une patiente. Le Scouarnec reconnaît des attouchements mais conteste les viols.

Premier volet d'une vaste affaire

Ce procès est le premier volet d’une vaste affaire de pédocriminalité. Joël Le Scouarnec est en effet également soupçonné de viols et agressions sexuelles sur 312 victimes majeures et mineures, des faits pour lesquels il est mis en examen et qui seront jugés ultérieurement. Commis entre 1986 et 2014, ils ont été découverts grâce à une analyse minutieuse d’archives sur son ordinateur, dans lesquelles il les répertoriait. Le chirurgien avait consigné les noms de ses victimes et le récit des agressions commises pendant ses 30 ans de carrière dans des hôpitaux du centre et l'ouest de la France.

 

Les experts ont décrit « un sujet manipulateur fasciné par la pédophilie », sans « aucune empathie ». Il n'avait jamais été inquiété par la justice, malgré des alertes à l'hôpital après sa condamnation en 2005 à 4 mois de prison avec sursis pour consultations d'images pédopornographiques. Le procès s’attardera notamment sur son cercle familial. Sa femme, qui savait selon lui, et sa soeur, qui avait reçu les confidences de ses filles, l'avaient questionné sur ses penchants mais le secret n'est jamais sorti du clan. Le verdict doit être rendu jeudi.

 

(Avec AFP)