Piratage : 1 milliard de manque à gagner pour l’audiovisuel et le sport

2 décembre 2020 à 16h00 par Iris Mazzacurati

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Les pertes engendrées par le piratage sur les diverses offres légales de l'audiovisuel et du sport r
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

Selon une étude inédite dévoilée mercredi 2 décembre par la Hadopi, près de 12 millions d'internautes ont consommé de manière illicite des contenus audiovisuels et sportifs en 2019. Résultat : un manque à gagner d'1,03 milliard d'euros pour ces filières.

Cette enquête, confiée au cabinet de conseil PMP et appuyée sur des données recueillies par Médiamétrie auprès de plus de 2 500 internautes en janvier 2020, évalue les pertes engendrées par le piratage sur les diverses offres légales de l'audiovisuel et du sport.

Vente de DVD et Blu-ray, salles de cinéma, service de vidéo par abonnement, chaînes payantes, recettes publicitaires, billetteries sportives... Dépassant le milliard d'euros, le manque à gagner représente au total 9% d'un marché de 11,6 milliards.

Si les modes d'exploitation les plus touchés sont la vente physique (310 millions d'euros) et la vente d'abonnements à la télévision payante (260 millions d'euros), les finances publiques se voient privées de plus de 320 millions d'euros de recettes fiscales (TVA, charges sociales et patronales, impôt sur les sociétés et sur le revenu), d'après l'étude.

L’emploi touché

Le piratage représente en outre une destruction potentielle de 2 650 emplois pour les filières concernées, "déjà très fragilisées par les effets de la crise sanitaire", comme l'a rappelé lors d'une visioconférence Denis Rapone, le président de la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi).

Si "certaines pratiques de piratage ont drastiquement diminué" depuis 2009 et la création de l'Hadopi, notamment le téléchargement via les réseaux de pair à pair (P2P), d'autres "comme le streaming et le téléchargement direct, restent importantes" ou connaissent "une progression notable", a ajouté Denis Repone.

Il cite ainsi le recours à "l'IPTV illicite" (accès à bas coût à des chaînes du monde entier via un boîtier ou une application) et le "visionnage en direct".

"Ainsi, ce sont 11,8 millions d'internautes en moyenne" qui s'adonnent à ces pratiques "chaque mois". Ils étaient même "13,6 millions" en mars, le confinement ayant "amplifié le phénomène", a souligné Denis Repone.

(Avec AFP)