Touraine : le viticulteur Sébastien David lutte pour ne pas perdre son vin

10 mai 2019 à 4h00 par Benoit Hanrot

VIBRATION
Crédit : ©Sébastien David

En Indre-et-Loire, un passionné de vin se bat pour que l'administration ne détruise pas toute son année de travail. Depuis plusieurs mois, il n'a pas le droit de commercialiser son vin bio, suite à des analyses ayant déterminé que les échantillons issus de son lot ne respectaient pas les normes françaises. Des analyses qu'il estime aujourd'hui erronées.

C’est par le biais du réseau social Facebook que Sébastien David a décidé de se faire entendre. Ce viticulteur de Saint-Nicolas-de-Bourgueil est connu pour sa technique si particulière de vinification du vin, qu’il élève en jarres depuis 2013. Malheureusement, cet art traditionnel pourrait bien lui coûter cher, puisque lors d’un contrôle d’un agent de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) et du Bureau d’Investigation des Enquêtes Vinicoles, il y a six mois sur un de ces lots de bouteilles, des analyses auraient déterminé la présence d’une teneur en acidité volatile « hors norme ».

Etonné par le résultat, Sébastien David a fait des contre analyses, qui se sont révélées par deux fois en sa faveur. Et ce d’autant que l’administration aurait omis un détail important :

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Le lot analysé a été bloqué par les inspecteurs, qui ont ensuite fait appel au tribunal de grande instance de Tours. Ce dernier n’est pourtant pas habilité à s’occuper de ce genre d’affaires, à l’inverse des tribunaux administratif ou de commerce. Pour autant, la justice n’a pas donné suite et a décidé de lever le blocage.

Une joie de courte durée pour le viticulteur qui, le même jour, a fait l’objet cette fois-ci d’un arrêté de la préfète d’Indre-et-Loire, Corinne Orzechowski, qui a demandé au principal intéressé de se rapprocher des services de la Direccte sous un mois, pour faire détruire son lot. Un retournement de situation inédit qui interroge : est-ce une sanction prise après le jugement prononcé par le TGI ?

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En clair, le tribunal n’a pas tranché sur le fait que Sébastien David ait raison ou pas. Aujourd’hui, le viticulteur a l’impression que ce qui lui est reproché est « aussi grave que s’il avait tué quelqu’un ou vendu de la drogue ». Il ne comprend pas cet acharnement :

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Par le passé, il avait déjà eu affaire à l’administration, en particulier l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité), mais pour une toute autre affaire : celle-ci concernait la réécriture des décrets d’appellation de Saint-Nicolas-de-Bourgueil.

Pour éviter que sa production ne soit détruite, Sébastien David a fait un référé devant le tribunal administratif d’Orléans. L’audience a lieu ce vendredi 10 mai à 11h. Qu’attend-il réellement ?

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Si vous souhaitez soutenir Sébastien David, sachez également qu’une pétition a été lancée sur les réseaux sociaux. Ce mardi, elle a déjà recueilli plus de 4 000 signatures.