Tritium dans la Loire et la Vienne : des résultats faussés ?

18 octobre 2019 à 10h15 par Alicia Méchin

VIBRATION
L'enquête se poursuit concernant l'eau contaminée au tritium radioactif dans la Loire et la Vienne.
Crédit : pixabay

En juillet 2019, l'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO ) révélait la présence de tritium, substance radioactive, dans la Loire et la Vienne. Mais selon l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, les analyses ont pu être faussées.

Ces révélations avaient de quoi inquiéter la population. En effet, l’ACRO révélait l’été dernier la présence révélée de tritium dans l’eau, consommée par plus de 6 millions de Français. L’association se voulait toutefois rassurante : les taux présentés étaient bien en dessous des niveaux maximums admissibles fixés par l’Union européenne. Cette étude, réalisée pendant deux ans, grâce à des « préleveurs citoyens », avait toutefois permis d’alerter les autorités. Selon l’ACRO : "la présence régulière dans l'eau du robinet de tritium rejeté par les centrales nucléaires met en évidence un risque de contamination d'autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés".

L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a mené son enquête, et révèle ce jeudi 17 octobre qu’un problème de méthodologie des prélèvements serait à l’origine de ces relevés. Selon l’IRSN, l’hypothèse d’un incident dans le processus des rejets d’EDF est « peu vraisemblable », tout comme celle d’un rejet par une autre source de tritium qu’EDF.

Toujours selon l’IRSN, l’hypothèse la plus vraisemblable serait un problème lié à la méthodologie de prélèvement. Des prélèvements réalisés en dehors de la zone dite de « bon mélange » pourraient avoir alors transmis des résultats faussés. « En certaines circonstances (principalement liées à l’hydraulique du fleuve et de ses affluents), les systèmes de surveillance détectent des concentrations plus élevées que modélisé », précise l’IRSN dans un compte-rendu d’enquête.

L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire va poursuivre son enquête pour confirmer ou non ses hypothèses. L’Institut devrait réaliser une campagne de prélèvement dans des conditions aussi proches que possibles de celles ayant conduit à la mesure de 310 Bq/L à Saumur.