Université de Bourgogne : des étudiants fragilisés par la crise sanitaire

13 janvier 2021 à 6h30 par Etienne Escuer

VIBRATION
Les bancs des universités sont désespérément vides depuis le deuxième confinement.
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

Précarité, cours à distance, vie sociale réduite : les étudiants bourguignons souffrent particulièrement de la crise sanitaire.

A l’Université de Bourgogne, le second semestre s’annonce à distance, encore, pour la très grande majorité des étudiants. Les cours en présentiel sont suspendus depuis le reconfinement, et les étudiants n’auront souvent passé qu’à peine un mois sur les bancs des facultés. Résultat, nombre d’entre eux passent leur journée à suivre les cours en ligne, souvent dans des logements exigus et avec une vie sociale réduite au strict minimum. Une situation qui pèse psychologiquement. « La santé mentale des étudiants se dégrade à vue d’œil », s’alarme Clara Privé, présidente du syndicat étudiant UNEF en Bourgogne. « On a des abandons massifs, des étudiants qui ont besoin de suivi psychologique, qui craquent. Le sujet a été très sous-estimé, et la situation est excessivement dégradée. »

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La précarité des étudiants s’est aggravée avec la crise sanitaire. Beaucoup ne sont pas parvenus à trouver un job pour financer leurs études. « Des étudiants ont du mal à se nourrir ou à payer leur loyer parce qu’ils ne peuvent pas travailler », explique Clara Privé. « Un étudiant sur deux est obligé de se salarier, mais cette année il y a beaucoup moins de jobs étudiants disponibles. Il y a beaucoup de doutes pour savoir comment on va boucler le mois. »

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Avec les cours à distance, une fracture numérique s’est en plus créée. Tous les étudiants ne disposent pas forcément du matériel nécessaire pour suivre les cours en ligne. « Certains vivent aussi chez leurs parents, avec une famille en télétravail ou des enfants en bas âge. C’est compliqué de travailler avec une famille qui doit poursuivre sa vie à côté », confie Clara Privé.

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Ouverture du RSA aux moins de 25 ans, embauche de psychologue, etc. 

Face à tous ces problèmes rencontrés, le syndicat étudiant demande donc au gouvernement et aux députés d’agir rapidement. Cela pourrait, par exemple, passer par l’ouverture du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans, ou l’embauche de psychologues au sein des centres de santé universitaires. « Mais aussi par des aides financières d’urgence et l’élargissement du tarif du restaurant universitaire à 1 euro pour l’ensemble des étudiants », explique la responsable de l’UNEF en Bourgogne.

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Le retour sur les bancs de la fac est également réclamé le plus rapidement possible. « C’est une question d’urgence sociale et psychologique », prévient Clara Privé, qui demande la reprise des cours en présentiel pour les étudiants les plus fragiles. « Ce sont ceux en première année de licence, qui n’ont fait en moyenne que trois semaines de fac, ceux en troisième année, pour la sélection en master, et enfin ceux en master 2, année de l’entrée dans la vie active. »

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Pour répondre à l’urgence, le Crous Bourgogne-Franche-Comté a notamment recruté des étudiants pour aller faire du porte-à-porte dans les cités universitaires et aider les étudiants en difficulté.