Vendôme : la ville vend partiellement son nom à LVMH pour 10 000 euros

8 février 2021 à 9h58 par Etienne Escuer

VIBRATION

La municipalité de Vendôme a voté en conseil municipal la cession de son nom à LVHM, qui pourra l'utiliser pour ses produits.

Il pouvait déjà utiliser le nom Vendôme pour ses sacs à main et valises depuis 2018, il le pourra désormais pour sa joaillerie : le groupe LVMH a racheté à la commune du Loir-et-Cher le droit de vendre de nouveaux produits estampillés « Vendôme ». La décision a été largement votée en conseil municipal, jeudi 4 février. « Ce contrat accorde uniquement à la société l'utilisation du nom Vendôme pour toute création de collection ou de produits liés à la joaillerie de luxe. Il n'est pas question dans cette cession de marque que le groupe LVMH s'approprie le nom de notre ville dans sa globalité, mais bien pour ses seules créations de bijoux », a expliqué le maire UDI de la commune Laurent Brillard. « Je tiens à rappeler que le nom Vendôme est utilisé partout dans le monde, sans qu'aucune autorisation ne soit nécessaire, pour bien d'autres catégories de produits et de services comme pour les cosmétiques, l'hôtellerie, l'immobilier, etc. »

Colère de l'opposition

La vente passe mal auprès d’une partie de l’opposition, qui se scandalise notamment du montant de la transaction. « Vous décidez de brader le nom de Vendôme. Il ne s’agit pas d’une vente temporaire, d’une licence, ou d’une convention d’exploitation mais bien d’une cession définitive à une très grande multinationale pour… 10 000€ », s’insurge Florent Grospart, élu EELV. « L’office du tourisme ne pourra plus proposer des statuettes ou des portes clefs de Vendôme, par exemple. Nos artisans joailliers comme ceux qui travaillent le cuir seront aussi touchés. » Le conseiller municipal d'opposition souligne également que 10 000 euros représentent 6 secondes de gain en 2020 pour Bernard Arnault, première fortune française, qui a organisé « une migration financière (c’est un joli mot pour dire évasion fiscale) vers la Belgique. Il y a une dimension masochiste pour une collectivité de traiter avec des personnes qui mettent tout en œuvre pour éviter de payer leur impôt. »

LVMH emploie aujourd’hui plusieurs centaines de personnes sur ses sites vendômois. « Nous poursuivons un partenariat gagnant pour notre ville, dans la poursuite des investissements déjà réalisés par le groupe LVMH avec la création de 500 emplois », a expliqué le maire Laurent Brillard.