Visite et dégustation : on a testé les vendanges à Menetou-Salon (photos)

30 septembre 2019 à 13h54 par Benoit Hanrot

vendanges
Pendant la période de vendanges, il est demandé d'être plus vigilant sur la route.
Crédit : Groupe 1981

Lors d'un weekend entre copains dans le Cher, on a décidé d'aller visiter un domaine viticole connu dans le département et même en Centre-Val de Loire. Avec à la clé, une visite de l'exploitation, une participation aux vendanges et une dégustation.

Mal aux bras, aux jambes et au dos. Voici l’état dans lequel je suis, à l’heure d’écrire ces lignes, deux jours après avoir participé à des vendanges dans le département du Cher. Car il faut le dire tout de suite : les vendanges, c’est physique. Direction pour cela le domaine de l’Ermitage à la rencontre d’Antoine de la Farge, petit-fils de Bernard Clément, l’un des fondateurs de l’appellation Menetou-Salon AOC. Cet ingénieur agronome, ancien acheteur pour les magasins Nicolas à Paris a décidé de revenir dans le Cher pour reprendre l’exploitation familiale. Pourquoi : l’envie de revenir à la terre, de rechausser les bottes et d’être au plus près des vignes sans doute.

C’est donc ce samedi matin à 9h que débute la visite de l’exploitation située à Menetou-Salon même. Ses 62 hectares de terrain sont cloisonnés en parcelles de vignes qui produisent le fameux raisin de l’appellation. En moyenne, 80% de production de blanc, 20% de rouge. Une petite dizaine de minutes, le temps de découvrir comment l’ancienne grange a été transformée pour abriter aujourd’hui un chai et ses nombreuses cuves ou tonneaux utilisés pour stocker le précieux liquide.

Direction ensuite les vignes, à l’écart du centre-ville. De part et d’autre d’un chemin boueux, des vignes à perte de vue, les fameuses vignes de Menetou-Salon. Le temps est au beau fixe, le soleil commence à pointer le bout de son nez derrière les nuages et la température extérieure avoisine la quinzaine de degrés. Idéal pour mettre les mains dans la terre. Mon groupe d’amis rejoint un groupe d’une quinzaine de vendangeurs, présents sur place depuis l’aurore et déjà bien sali par le travail effectué. A côté d’eux, nous avons l’air de touristes, avec nos baskets et nos shorts tandis qu’en face, bottes, jeans et polaires sont de sortie. Mais qu’importe, c’est la bonne humeur qui règne au milieu du raisin. Un café pour se réchauffer, avant la distribution de seau et de sécateur et nous voici lancés dans l’aventure des vendanges.

 

Deux vendangeurs par rangées pour les habitués, six pour ceux de notre groupe, qui ne comptent quasiment que des débutants dans leur rang. Trois autres personnes portent des hottes afin de récupérer le raisin et de le livrer dans la remorque du tracteur. Accroupis à hauteur de la vigne, il ne nous reste plus qu’à récolter le précieux nectar. Soulever les feuilles, trouver la branche qui suspend le raisin et la couper pour récupérer la grappe. Simple comme bonjour…mais tellement épuisant. En moyenne, on passe 25 à 30 secondes par pied quand les saisonniers n’en ont besoin que d’une quinzaine. Leur geste est rapide, sûr et efficace et leurs seaux se remplissent à vue d’œil. De notre côté, ça discute, ça rigole et ça goûte le fruit. Très sucré au naturel et légèrement mouillé grâce à la pluie qui s’y est déposée dessus la veille.

 

Après une demi-heure d’effort, on termine la première rangée. Les cuisses et les bras sont déjà congestionnés et le dos commence à gigoter pour adopter la position la plus confortable. Le sol mouillé couplé au poids des hommes et des femmes, commence à se transformer en boue. Une boue compacte qui rend difficile le déplacement latéral. En plus de cela, nous sommes dans l’obligation de nous lever régulièrement pour étendre les jambes et tourner les chevilles. Mais pas question de se reposer, on est venu pour donner un coup de main. Rebelote donc avec une deuxième rangée, celle qui permettra de remplir complètement la remorque du tracteur. Après une heure et demie à récupérer le raisin, les organismes sont déjà cuits. Et toutes les têtes sont tournées en direction de l’exploitation où nous attend une dégustation du domaine de l’Ermitage. Les saisonniers eux, déjà présents depuis 11 jours, poursuivront le travail dans l’après-midi. Depuis le début des vendanges, majoritairement effectuée à la main, ils ont déjà récolté plus d’un tiers de la production du domaine.