Yonne : ils mentaient sur la maladie de leur fille pour récolter des dons

29 novembre 2017 à 10h33 par Diane Thibaudier

VIBRATION
Crédit : pixabay

Un couple a été condamné à 5 mois de prison ferme ce mardi 28 novembre devant le tribunal de Sens. Les parents comparaissaient pour avoir menti sur la maladie de leur fille, à des fins financières. Explications.

L’histoire dure depuis plusieurs années. En 2013, un médecin appelle le procureur de la République de Sens. Le praticien vient tout juste d’apprendre qu’un couple de Saint-Valérien a créé une association afin de récolter des fonds pour leur fille malade. Le collectif s’appelle « Le souffle de Lydie » et l’appel aux dons fonctionne puisque les parents de l’enfant parviennent à récolter plus de 2000 euros en organisant différentes manifestations. Ils obtiennent même un fauteuil roulant. Selon eux, leur fille d’une dizaine d’années souffre d’une broncho-pneumopathie obstructive chronique cancéreuse, autrement appelée BPCO. Les parents assurent même que l’enfant a besoin de plusieurs greffes, de poumon et d’artère. Mais le médecin n’est pas dupe. Après avoir vu un reportage sur la création de cette association, il prévient donc le procureur de la République de Sens : cette maladie ne peut pas toucher les enfants ! Pire, il n’en existe aucune forme cancéreuse !

La fillette croyait réellement qu’elle allait mourir prochainement

Une enquête est alors menée, elle révèle que l’enfant est simplement asthmatique. Ses parents auraient donc profité d'une soi-disant maladie pour obtenir de l’argent de généreux donateurs, faisant vivre un calvaire à leur fille alors persuadée qu’elle souffre d’un cancer et qu’elle risque de mourir. Une cinquantaine de victimes est recensée.

Le couple comparaissait hier devant le tribunal de Sens pour escroquerie. L’homme et la femme ont chacun été condamné à cinq mois de prison ferme et dix mois de prison avec sursis. Leurs comptes ont été confisqués et ils devront rembourser leurs donateurs. Le tribunal a également condamné le couple à verser 3000 euros au Conseil départemental de l’Yonne pour préjudice moral. Lors de l’audience, la mère de famille a assuré s’être simplement trompée sur le diagnostic de la maladie de sa fille et ne pas avoir voulu mentir. Aucun médecin n’avait pourtant jamais mentionné une possible broncho-pneumopathie. Le père lui, a affirmé avoir simplement fait confiance à son épouse dans cette affaire.