Pont-sur-Yonne : bras de fer entre bateliers et département pour un pont jugé trop bas

29 avril 2021 à 9h59 par Etienne Escuer

VIBRATION
Les bateliers n'ont que peu de marge pour passer sous le pont de Pont-sur-Yonne.
Crédit : Pascal Malbrunot

Un référé est en train d'être déposé pour stopper les travaux du pont de Pont-sur-Yonne.

Le bras de fer se poursuit entre les bateliers et le conseil départemental de l’Yonne. Un référé est en train d’être déposé devant le tribunal administratif pour tenter de stopper les travaux sur le pont de Pont-sur-Yonne, menés par le conseil départemental.

Le premier tablier posé a, en effet, abaissé la hauteur du pont de près de 40 centimètres, ce qui complique la navigation sur l’Yonne. « C’est devenu le pont le plus bas de tout l’itinéraire », explique Pascal Malbrunot, batelier. « On est obligés de lester les bateaux pour passer, et c’est extrêmement compliqué de passer bien au milieu du pont. » Une dizaine de bateaux seraient ainsi gênés chaque jour, ainsi que quelques convois exceptionnels encombrants. « A l’époque où le gouvernement a une volonté de report modal vers les modes de transport propre, on ne peut pas laisser faire ça », poursuit Pascal Malbrunot.

 

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Rehausser le pont ? C'est non pour le conseil départemental

Une solution existe bien pour régler le problème : rehausser le deuxième tablier du pont. Les travaux de pose viennent cependant de débuter ce jeudi 29 avril, d’où la volonté de déposer un référé pour les interrompre rapidement. Les travaux n’auraient, en plus, rien coûté au conseil départemental. « Voies navigables de France a proposé de payer les travaux, estimés à un million d’euros », explique Pascal Malbrunot. « C’est de toute façon l’Etat qui a fait l’erreur, à lui de réparer, que ce soit par VNF ou le conseil départemental. Ils ont fait une boulette, ils assument ».

 

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L’idée a été refusée par le conseil départemental, qui assure que le pont est malgré tout réglementaire et avance aussi la question du retard dans des travaux, alors que le pont doit être livré fin juin. « Ce projet de réhabilitation a donné lieu à des réunions techniques avec les interlocuteurs intéressés, dont Voies Navigables de France, dès 2016. Ce pont, nécessaire à la vie locale et économique, traversé par 12 000 véhicules par jour, devait impérativement être réhabilité pour assurer la parfaite sécurité des automobilistes et des habitants, mais aussi des usagers de la voie d'eau », explique le département dans un communiqué. Si Pascal Malbrunot assure comprendre parfaitement les nuisances de sa démarche pour les riverains, il estime lui aussi subir les conséquences de la décision du conseil départemental : « Je me demande si on allait réduire l’ouverture de portail chez monsieur Gendraud (le président du conseil départemental de l’Yonne, NDRL) et qu’il ne lui que restait cinq centimètres de chaque côté pour passer avec sa voiture, si ça irait quand même ! » Le dossier pourrait prochainement se retrouver dans les mains de la justice administrative.