Vente aux enchères polémique de la Matra MS 670, exposée à Romorantin

5 février 2021 à 6h55 par Etienne Escuer

VIBRATION
La célèbre Matra MS 670.
Crédit : Commons - Baptiste vialatte

Emblème du musée Matra à Romorantin, la célèbre Matra MS 670 doit être vendue aux enchères ce vendredi.

Depuis l’été dernier, la célèbre Matra MS 670 a quitté les allées du musée éponyme à Romorantin, dans le Loir-et-Cher. L’automobile pilotée par Henri Pescarolo et Graham Hill avait notamment remporté les 24h du Mans en 1972 et était la pièce phrase et l’emblème du musée d’une ville toujours très marquée par la fermeture de l'usine Matra. Autant dire que la mise en vente aux enchères ce vendredi 5 février par le groupe Lagardère, propriétaire de la voiture de course, passe très mal. « Comme tous les Français amoureux de l’automobile, je pense que c’est un scandale absolu. Ce n’est pas étonnant. Arnaud Lagardère a passé sa vie à détruire tout ce que son père avait fait », s’est indigné Henri Pescarolo chez nos confrères de La Nouvelle République. « Quand le groupe Lagardère dit qu’il va mettre une maquette à la place, c’est un peu comme si le musée du Louvre vendait la Joconde en disant qu’il va mettre une photo à la place sur le mur ».

Un départ à l'étranger redouté

Au-delà du monde automobile, c’est toute une ville qui déplore cette vente, et notamment les ex-salariés de Matra. « On perd tout. On perd notre emploi, l’entreprise et un symbole. Ce n’est pas un simple fait-divers », commente Pierre Bertoux, figure du combat des Matraciens, également interrogé par La Nouvelle République. La vente aux enchères doit débuter ce vendredi, à 16h, par la maison Artcurial à Paris. La mise à prix a été fixée à 4 millions d’euros, la valeur de la Matra MS 670 est estimée entre 4 et 7,5 millions d’euros. Ex-salariés de Matra et amoureux du sport automobile craignent un départ de la précieuse pièce de collection à l’étranger.