Orléans, Tours, Auxerre : des rassemblements de soutien à Gisèle Pélicot samedi
Publié : 13 septembre 2024 à 12h14 par Étienne Escuer
Des rassemblements sont prévus un peu partout en France ce samedi 14 septembre, en soutien à Gisèle Pélicot, droguée par son mari et violée par des dizaines d’hommes.
Son procès suscite actuellement une forte émotion dans le pays : associations et militants féministes appellent ce samedi 14 septembre à des rassemblements un peu partout en France, en soutien à Gisèle Pélicot. Cette femme de 71 ans, originaire du Vaucluse, a été pendant des années droguée par son mari, qui a recruté des hommes sur Internet pour la violer. Si les enquêteurs ont recensé 82 suspects différents dans cette affaire, une cinquantaine seulement ont pu être identifiés et sont jugés depuis le 2 septembre à Avignon.
Soutenus par le collectif #NousToutes et la Fondation des femmes, des rendez-vous sont organisés ce samedi à Orléans (16h, place Sainte-Croix), Tours, (17h, place Jean-Jaurès) ou encore Auxerre (11h, passerelle de la Liberté).
"Que la honte change de camp"
Ces rassemblements ont lieu alors qu’on apprenait cette semaine l’absence au procès du principal accusé, Dominique Pelicot, le mari, pour des raisons de santé. Un rebondissement qui suscite beaucoup de réactions, sur un sujet déjà très lourd émotionnellement. Le procès est historique, de par son contexte, et les mots de la victime. Gisèle Pélicot a souhaité, on le rappelle, un procès public, pour « que la honte change de camp ».
Dans 85% des cas, les victimes de violences sexuelles sont de sexe féminin, et dans 57% des cas, elles sont mineures. A l’inverse, l’agresseur est un homme dans 97% des cas, soulignait l’autrice Lucile Peytavin dans son essai Le coût de la virilité, paru en 2021. Dans une tribune, les organisateurs des rassemblements rappellent que cette affaire est « l’occasion de se mettre face à la triste banalité du profil des hommes derrière les viols : ami de la famille, inconnu du bar ou de la rue, frère ou cousin, copain, collègue, professeur, voisin ». Selon un rapport publié en 2018 par les députées Sophie Auconie et Marie-Pierre Rixain, la victime connait en effet son agresseur dans 91% des cas. Près d’une fois sur deux, l’agresseur est même le conjoint ou ex-conjoint.
Déclarée grande cause du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la lutte contre les violences faites aux femmes a vu son budget augmenter, pour atteindre 184 millions en 2023 (contre 128 millions en 2019). Il reste toutefois inférieur aux demandes de la Fondation des femmes, qui réclame un investissement de 2,6 milliards d’euros au minimum.