Jean-Michel Lambert avait préparé sa mort

20 juillet 2017 à 4h51 par Lucie Claussin

Contrairement à ce qu'avait affirmé le procureur du Mans, le juge Lambert a laissé derrière lui plusieurs lettres pour expliquer son geste.

L’affaire Grégory aura donc fait trois morts. Grégory Villemin, quatre ans à l’époque retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne dans les Vosges. Bernard Laroche, l’un des suspects assassiné par le père de l’enfant. Et le premier juge chargé de l’enquête, Jean-Michel Lambert qui s’est donné la mort il y a dix jours. De nombreuses zones d’ombres entouraient sa mort…


 Quatre lettres posthumes ont été retrouvées :


Celui qui était juge au début de l’affaire du petit Grégory Villemin était «  à bout ». Accusé d’être le principal responsable de ce fiasco judiciaire, Jean-Michel Lambert a vu sa réputation se dégrader un peu plus ces dernières semaines.


L’homme a laissé plusieurs lettres avant de se donner la mort. L’une d’entre elles, adressée à un journaliste a été rendue publique.


On y apprend qu’il a décidé de mettre fin à ses jours car il n’avait plus la force de se battre et que ce nouveau rebondissement dans l’affaire qui hantait sa vie, l’a détruit. Il redoutait ce nouveau combat.


« J’ai décidé de me donner la mort, car je sais que je n’aurai plus la force désormais de me battre, dans la dernière épreuve qui m’attendrait. Cet énième rebondissement est infâme. Il repose sur une construction intellectuelle fondée en partie sur un logiciel. La machine à broyer s’est mise en marche pour détruire ou abîmer la vie de plusieurs innocents, pour répondre au désir de revanche de quelques esprits blessés dans leur orgueil. »


En effet, de nouvelles technologies d’enquête et un nouveau logiciel nommé « Anacrim » ont relancé l’affaire il y a quelques mois. Le dossier prend donc une nouvelle orientation, privilégiant la thèse du complot familial. Cette orientation contredit donc les pistes suivies à l’époque par le juge Lambert. Ses obsèques auront lieu jeudi au Mans.