Dossier environnement (5/5) : VoltR redonne vie à nos batteries

8 décembre 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Batteries lithium
Batteries lithium
Crédit : VoltR

Dernier épisode de notre dossier consacré aux initiatives locales qui agissent en faveur de la planète. Pour conclure, on se penche sur VoltR, une startup angevine créée l’an dernier.

 

On en trouve partout dans les objets de notre quotidien : vélo électrique, smartphone, ordinateur, matériel électroportatif, terminal de paiement électrique, équipement médical, mobilier et électroménager autonomes, capteur de mesures… Les batteries au lithium – ce moyen de stockage de l’énergie permettant d’alimenter des équipements électriques – sont le centre d’intérêt de la start-up angevine VoltR.

 

Mode d'emploi

 

Créée en 2022 et comportant actuellement douze salariés, l’entreprise collecte les batteries usagées des industriels puis, quand c’est possible, les reconditionne, leur donne une seconde vie, et les commercialise. Directeur général de VoltR, Maxime Bleskine va plus loin : « on prend en charge le conditionnement, l’enlèvement, le transport et le stockage de ces batteries usagées, ainsi que les formalités déclaratives assurant leur traçabilité. Une fois qu’on a récupéré ces batteries, on a un deuxième axe : les valoriser en seconde vie et les reconditionner. »

Pour cela, il faut démanteler intégralement les batteries afin de pouvoir dissocier tous les composants et les cellules de ces dernières. « Les cellules à l’intérieur se dégradent au fur et à mesure de leur utilisation, et on arrive un moment où elles ne sont plus suffisamment performantes pour satisfaire le cahier des charges de son application d’origine. Mais elles peuvent néanmoins satisfaire le cahier des charges d’une application moins exigeante en performance. Grâce à ces tests, on va être en mesure de rediriger les cellules vers de nouvelles applications de seconde vie, en fabriquant de nouveaux packs batteries », poursuit le directeur.

 

70% de réduction d’émissions de gaz à effet de serre

 

L’intérêt écologique est « la principale raison » de l’aventure VoltR, proposant des batteries ayant « un impact carbone bien plus faible » que les autres batteries sur le marché. Pourquoi ? Parce que l’ « on ne fabrique pas de cellules, on récupère des cellules déjà fabriquées. On peut affirmer qu’on a un impact bien moindre que celui de la fabrication d’une batterie. Soit environ 70% de réduction d’émissions de gaz à effet de serre », se vante Maxime Bleskine, précisant toutefois que cette statistique est « à prendre avec des pincettes car on manque encore de maturité. On n'a pas encore mesuré les effets secondaires de notre solution. » Mais, preuve de l’intérêt environnemental de VoltR, la visite au mois d’octobre dernier du ministre de la Transition écologique et ancien maire d’Angers, Christophe Béchu, se félicitant d’un projet « qui s’inscrit complètement dans les thématiques portées pat le gouvernement aujourd’hui. »

On l’a compris, la startup n’en est encore qu’à ses débuts, avec, pour le moment, plus d’une trentaine de commandes signées. Néanmoins, les objectifs à longs termes de Maxime Bleskine sont très ambitieux, puisque celui-ci vise le reconditionnement de 50 millions de batteries d’ici à l’horizon 2030 : « on veut devenir le leader de la filière européenne du reconditionnement de batteries, et créer de nombreux emplois, avec l’impact social le plus important possible en mettant en place des solutions d’insertion professionnelle. » Car le directeur angevin en est persuadé : la demande en batterie augmente dans le monde entier, d’où un besoin de main-d’œuvre important à court terme, « mais, pour l’instant, ce sont des savoirs faire qui n’existent pas », conclut-il.