Élections européennes 2024 : 16% des électeurs seraient mal-inscrits sur les listes électorales
Publié : 22 avril 2024 à 7h00 par Étienne Escuer
A l’approche des élections européennes 2024, focus sur un phénomène qui favorise l’abstention : la mal-inscription sur les listes électorales.
Plus que quelques jours pour s’inscrire sur les listes électorales, si vous souhaitez voter le 9 juin prochain aux élections européennes ! Vous avez en effet jusqu’au 1er mai pour effectuer la démarche en ligne et le 3 mai en mairie. On estime aujourd’hui que 6% des Français en âge de voter ne sont pas inscrits, mais aussi que 16%, soit près de 8 millions de personnes, sont mal-inscrits. « La mal-inscription, c’est le fait d’être inscrit sur les listes électorales, mais dans une ville différente de celle où l’on réside », explique Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques à l’université de Montpellier. « Si on additionne les non-inscrits et les mal-inscrits, on constate que près d’un quart des Français ne sont pas en situation de voter dans la ville où ils habitent. »
Ces mal-inscrits ont-ils un profil type ? « Il s’agit essentiellement de jeunes, la mal-inscription diminue avec l’âge, avant d’augmenter de nouveau avec le grand âge. Mais le phénomène touche surtout la jeunesse », confie Jean-Yves Dormagen. « Chez les 18-25 ans, près de quatre sur dix sont mal-inscrits. Ils sont inscrits d’office chez leurs parents sur la base du recensement, déménagent ensuite pour étudier et travailler, mais ne se réinscrivent pas dans la ville où ils résident. »
Cela renforce l'abstention
Si la mal-inscription n’est pas un phénomène nouveau, elle tend à prendre de l’ampleur depuis que les chercheurs ont commencé à l’étudier dans les années 2000. « Elle s’est accentuée avec le fait que nos sociétés soient de plus en plus mobiles. Les individus déménagent de plus en plus fréquemment », rappelle Jean-Yves Dormagen. Cette mal-inscription n’est pas sans conséquences : « C’est le premier facteur d’abstention. Pour la dernière élection présidentielle, les mal-inscrits sont trois fois abstentionnistes que la moyenne », explique le professeur de sciences politiques. « Leur abstention est encore plus élevée des scrutins lors des scrutins de moyenne ou faible intensité comme les élections européennes. »
Comment expliquer ce taux de mal-inscription très élevé en France ? « La France est une des rares démocraties à ne pas pratiquer l’inscription automatique sur les listes électorales », note Jean-Yves Dormagen. « C’est une particularité et une tradition culturelle française. » Pour lui, cela s’explique aussi par le fait que lors d’un déménagement, il n’est pas obligatoire de se faire recenser dans la commune où l’on vient habiter.
Calculs politiques ?
Si les gouvernements successifs n’ont pas opté pour l’inscription automatique sur les listes, rien n’est fait non plus inciter les citoyens à aller s’inscrire ou se réinscrire. « Je ne sais pas si ça correspond à une volonté délibérée, mais effectivement il n’y a pas de campagne sur l’inscription alors que l’on est à quelques semaines du vote et qu’il est encore possible de s’inscrire », observe Jean-Yves Dormagen. Faut-il y voir un calcul politique, alors que les jeunes, principaux concernés, ne représentent pas un électorat favorable à Emmanuel Macron ? « Il se peut qu’il y ait des calculs d’anticipation et que certains camps politiques puissent faire le pari qu’une abstention élevée leur est favorable. »
Pour vérifier si vous êtes inscrit sur les listes électorales, rendez-vous sur le site elections.interieur.gouv. Pour l’inscription, cela se passe jusqu’au 1er mai sur service-public.fr, et jusqu’au 3 mai en mairie. Il sera ensuite possible d’effectuer une procuration à un tiers jusque dans les derniers jours qui précèdent le scrutin.
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