Le Mans : manifestation contre les déserts médicaux ce jeudi

6 avril 2022 à 8h52 par Étienne Escuer

Il devient de plus en plus compliqué de trouver un médecin dans la Sarthe.
Il devient de plus en plus compliqué de trouver un médecin dans la Sarthe.
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

L’UFC Que choisir 72 appelle à se mobiliser ce jeudi 7 avril contre les déserts médicaux.

90% des généralistes et dentistes sarthois ne prennent plus de nouveaux patients : c’est le constat de l’UFC Que choisir. L’association, qui évoque une « fracture sanitaire », a mené ces dernières semaines une enquête auprès d’un peu plus de 130 médecins (68 généralistes et 64 dentistes). Dans le détail, 87,5% des généralistes ont refusé d’accorder un rendez-vous à un nouveau patient, et 91% des dentistes.

 

« En 2019, nous avions fait la même enquête et ce n’était qu’un médecin sur deux environ », explique Jean-Yves Hervez, vice-président de l’UFC Que choisir 72. « Dans la Sarthe, il est donc quasiment impossible d’obtenir un rendez-vous si l’on n’a pas déjà de médecin traitant. » Pour les rares réponses positives, le rendez-vous était possible sous un à trois jours chez les généralistes, mais pas avant au moins un mois chez les dentistes. Pour rappel, il y a trois ans, l’association avait déjà estimé qu’il était impossible d’accéder à un ophtalmologiste.

 

Revenir sur la liberté d'installation des médecins ?

 

Pour l’UFC Que choisir, il faut désormais prendre des mesures fortes pour régler ce problème, d’autant plus que la moyenne d’âge des praticiens est d’environ 50 ans et que la plupart partiront à la retraite d’ici une quinzaine d’années. « Il faut revenir sur le sacro-saint dogme de la liberté d’installation », réclame Jean-Yves Hervez. « Les médecins tiennent à leur liberté d’installation, dont acte. Mais alors quand ils s’installent dans des zones sur-dotées, nous ne sommes pas obligés de les conventionner. S’ils veulent garder leur statut libéral, qu’ils le gardent jusqu’au bout et acceptent d’être payés uniquement avec l’argent des patients et non l’argent public, via la sécurité sociale. »

 

Les mesures incitatives prises par les communes pour attirer des médecins, souvent avec une contrepartie financière, ne suffisent plus selon l’association. « Regardez ce qu’il s’est passé à Fresnay-sur-Sarthe, une zone sous-dotée, ces dernières semaines : les médecins sont partis dans une autre zone sous-dotée et la sécurité sociale leur a versé 95.000 euros, et tout ça c’est légal ! », regrette Jean-Yves Hervez, qui ne croit pas non plus au développement des téléconsultations.

 

Un rassemblement est prévu à 11h30 devant l’Agence régionale de santé au Mans, à l’initiative de l’UFC Que choisir 72 et de l’Association des citoyens contre les déserts médicaux.