Désert médical : le Conseil départemental de Saône-et-Loire recrute ses propres médecins

27 juin 2017 à 5h37 par Rédaction

VIBRATION

Face au manque de médecins en Saône-et-Loire, le départemental décide de passer à l'action et d'engager directement une trentaine de médecins généralistes. Comment ça marche? Vibration a interviewé le Président du Conseil départemental, André Accary.

C’est peut-être la solution pour lutter contre les déserts médicaux ? Le Conseil départemental de Saône-et-Loire va lui-même recruter ses médecins généralistes pour le département. André Accary, le président du conseil a présenté le projet de création d’une centre de santé, vendredi 23 juin, en séance plénière. Il y travaille depuis un an et demi « Je veux apporter une vraie réponse, là où il y a une urgence ». Il faut dire que dans le département, on compte 84 médecins généralistes pour 100 000 habitants, contrairement à la moyenne nationale qui est de 104 médecins pour 100 000 habitants.

Un projet monté depuis plus d’un an

Depuis plusieurs mois, le Conseil départemental discute avec l’Agence régionale de santé (ARS) mais aussi l’ordre des médecins pour mettre les choses en place, sans désavantager les médecins généralistes libéraux déjà installés, « je souhaite que ce projet vienne en complément de l’offre déjà présente sur le territoire, je ne veux pas qu’il vienne en concurrence », précise André Accary.

Le projet pas-à-pas

Concrètement, les démarches juridiques et administratives pour la création du centre de santé doivent se faire dans les mois qui viennent, avant le recrutement qui doit être lancé à la rentrée. « On souhaite pour le moment recruter une trentaine de praticiens, on ne sait pas encore s’il en faudra plus, on doit encore bien évaluer le modèle économique, mais on a déjà reçu plusieurs candidatures de médecins intéressés », explique le président du Conseil départemental.

Comment ça va marcher ?

Il faut dire que la proposition est plutôt intéressante : le médecin aura un statut salarié, pour un contrat de 35 heures uniquement consacré aux consultations, puisque toute la gestion administrative sera effectuée par le département. Contrairement, aux médecins libéraux qui cumulent consultations, paperasse et horaires à rallonges. En ce qui concerne le salaire, rien n’est fixé pour le moment, les discussions entre l’ARS et l’ordre des médecins sont en cours pour déterminé une rémunération qui soit juste sans désavantager les médecins libéraux déjà installés.

Le centre de santé départemental va-t-il concerner des médecins spécialistes ?

Le centre de santé sera donc une entité juridique, et les médecins seront ensuite répartis sur tout le territoire, dans les maisons de santé ou en cabinet. Quand on lui pose la question de savoir si le dispositif pourrait s’étendre à d’autres praticiens, comme des sages-femmes ou des cardiologue par exemple, André Accary explique qu’il préfère être prudent. « Dans un premier temps, je veux parer aux plus urgent, les médecins généralistes, si le projet fonctionne bien, je penserais peut-être à l’étendre, mais attendons de voir ».