INFO VIBRATION – Les autotests covid pourraient ne pas être vendus en supermarché

19 mars 2021 à 10h05 par Etienne Escuer

VIBRATION
Un test antigénique Covid.
Crédit : DAVID GANNON / AFP / photo d'illustration

Contrairement aux annonces de la Haute autorité de santé (HAS) cette semaine, les autotests covid ne devraient pas être vendus ces prochains jours dans les hyper et supermarchés, selon nos informations.

Se tester soi-même pour savoir si l’on est atteint du Covid-19, avant une réunion familiale par exemple : sur le papier, l’idée est séduisante. La Haute autorité de Santé a ainsi donné son feu vert mardi 16 mars à la mise à disposition d’autotests. Leur vente était ainsi annoncée prochainement dans les pharmacies ou supermarchés selon Jérôme Salomon, le directeur général de santé.

Le groupe Carrefour avait annoncé dans la foulée avoir commandé un millions de ces tests à faire à domicile pour les vendre dans ses rayons dès ce samedi.

Une fiabilité et une sensibilité jugées trop faible ?

Problème, s'agissant de "dispositifs médicaux", il leur faut une autorisation spéciale pour être vendus dans les grandes surfaces, au même titre que le sont les tests de grossesse ou d'ovulation.

François Blanchecotte, le directeur des laboratoires ABO+ à Joué les Tours et président national du syndicat des biologistes est même plus catégorique : « d’après l’information que nous avons eu hier soir de la cellule Tests, qui est quand même le cabinet du ministre, il n’est pas du tout question pour l’instant de mettre ces tests sur le marché. Leur sensibilité est de 50%, on ne dépiste qu’une personne positive sur deux. Si des tests sortaient avec une sensibilité supérieure et une fiabilité permettant de dépister tous les gens, peut-être qu’ils seraient autorisés. »

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Ces autotests se présentaient sous la forme d’un coton-tige à insérer dans le nez. Les Français étaient invités eux-même à le placer ensuite dans un tube rempli d'une solution. Le résultat était connu en moins d’une demi-heure, contre plusieurs heures pour les tests RT-PCR des centres de dépistage. Cela aurait permis d’accélérer le suivi de l’épidémie. Mais dans son avis, la HAS soulignait déjà un possible manque de fiabilité, notamment chez les patients asymptomatiques, alors qu’ils s’adressent en priorité à ces publics. Elle invitait de toute façon à effectuer un test PCR en cas d’autotest positif.

Contacté, la direction générale de la Santé n’a pour l’heure pas répondu à nos questions.