L’activité reprend progressivement dans les tribunaux

26 mai 2020 à 10h50 par Etienne Escuer

VIBRATION
Image d'illustration. Les audiences se déroulent à nouveau au Palais de justice du Mans.
Crédit : Commons - Trowa Barton

Après plus de deux mois à tourner au ralenti, l'activité judiciaire reprend doucement dans les tribunaux.

Deux semaines de remise en route auront été nécessaires mais les audiences ont pu reprendre ce lundi 25 mai, au tribunal du Mans. Pour autant, tout ne s’est pas arrêté pendant le confinement, explique Maître Anne de Luca-Péricat, la bâtonnière de l’ordre des avocats du Mans : « Les avocats ne sont pas restés sans rien faire, ils ont fait des consultations gratuites par exemple. Et au tribunal, n’étaient pris que le pénal d’urgence et les ordonnances de protection. »

 

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« Beaucoup de dossiers de violences conjugales »

Le tribunal du Mans s’est remis en marche le 11 mai, jour du déconfinement, mais l’activité a vraiment repris ce lundi. « Pour le droit de la famille, les choses reprennent un peu plus vite », confie Maître Anne de Luca-Péricat. « Avec le confinement, il y a un effet divorce et on a eu beaucoup de dossiers de violences conjugales. Mais c’est très compliqué de remettre en marche la machine judiciaire. » Parmi les principaux problèmes : le manque de greffiers. Au Mans, certains n’ont pas pu revenir et sont toujours en arrêt pour garde d’enfants (la profession est constituée à 88% de femmes, selon le ministère de la Justice).

 

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Un protocole sanitaire

Les audiences ne se déroulent toutefois pas exactement comme avant la crise sanitaire. Au Mans, l’accès aux étages du palais de justice est interdit aux justiciables et aux avocats. « Les audiences ont lieu au rez-de-chaussée et les salles sont réorganisées, avec seulement un siège sur deux disponible et le port du masque obligatoire pour les personnes qui viennent de l’extérieur », détaille la bâtonnière de l’ordre des avocats du Mans. « Et les prévenus sont convoqués à des heures précises. »

 

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Des professions obligées de se réinventer

Les professions de la justice vont-elles devoir se réinventer ? « Forcément », estime Maître Anne de Luca-Péricat. « Pendant le confinement, la médiation s’est encore plus développée. Egalement tout ce qui est numérique, visio, pour transférer les dossiers ou plaider… La difficulté pendant le confinement, c’était que la justice n’était pas prête à ça. »

 

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La crise sanitaire peut-elle mettre en péril certains cabinets d’avocats ? « On n’a pas de recul encore actuellement », confie Maître Anne de Luca-Péricat. « Mais je pense que l’effet boomerang arrivera après l’été. »

 

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