Loiret : le rectorat fait retirer des boîtes aux lettres pour libérer la parole

17 février 2021 à 9h57 par Etienne Escuer

VIBRATION
Des boîtes aux lettres identique à celle-ci ont été installées dans plusieurs établissements scolair
Crédit : Association Les Papillons

Faute d'agrément de l'association à l'origine du projet, la direction académique du Loiret a demandé à deux établissements de Jargeau de retirer les boîtes aux lettres Les Papillons.

Elles avaient été installées pour libérer la parole des enfants, victimes de harcèlement scolaire ou bien de violences familiales : les boîtes aux lettres installées dans une école élémentaire et un collège de Jargeau, dans le Loiret, vont devoir être retirées, sur demande du rectorat. En cause, un problème d’agrément de l’association à l’initiative du projet, Les Papillons.

Cela ne surprend pas Laurent Boyet, son président, puisqu’une décision similaire a déjà été prise à Belfort. Ce dernier, qui assure avoir l’aval de l’Education nationale, regrette ce choix alors que le dispositif fonctionne plutôt bien. « La boîte aux lettres de l’école primaire de Jargeau était l’une des plus actives, les enfants avaient bien compris le fonctionnement », confie Laurent Boyet. « Il s’agissait souvent d’incivilités scolaires, mais à terme cela peut devenir du harcèlement, et l’on sait ce que ça peut provoquer. » Le personnel de l’établissement réagissait d’ailleurs rapidement, selon lui. « Le personnel faisait ce qu’il y avait à faire. Tout fonctionnait parfaitement bien sans qu’il y ait la moindre difficulté avec les équipes éducatives », poursuit le président de l’association Les Papillons.

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A Jargeau, où les boîtes aux lettres avaient été déployées sur demande du conseil municipal des jeunes, deux témoignages d’enfants ont conduit à des signalements auprès de la Crip, la cellule de recueil des informations préoccupantes. Au-delà de la question du manque d’agrément, Laurent Boyet voit surtout une certaine frilosité des directions académiques. « Nous ne sommes pas là pour stigmatiser l’Education nationale, au contraire », rappelle-t-il. « Mais plutôt pour faire en sorte qu’elle soit au courant de situations dont elle n’aurait pas été au courant sans ces boîtes aux lettres. Cela permet au chef d’établissement de jouer pleinement son rôle. » Ce mardi 16 février, dans l’une des boîtes aux lettres d’un collège d’un autre département, un mot a d’ailleurs été reçu évoquant un cas d’inceste par un frère. « En pleine vague #metooinceste, il faut permettre la libération de la parole des enfants par tous les moyens possibles », estime Laurent Boyet.

 

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Contactée, la direction académique du Loiret confirme le problème d’agrément de l’association. Elle indique qu’elle ne fait qu’appliquer les consignes nationales du ministère.