Nièvre : les pompiers s’adaptent à des feux plus fréquents et plus importants

5 juillet 2023 à 7h00 par Guillaume Pivert

Photo d'illustration
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Crédit : Pixabay

Les incendies sont plus nombreux dans le département en raison du réchauffement climatique. Comment les pompiers s’y préparent ? Explications du commandant Philippe Rossignol.

En août 2017, 12 hectares partaient en fumée à Luzy. C’est le dernier incendie majeur dans la Nièvre. Rien à voir avec l’arc méditerranéen ou la Gironde et les Landes. Pourtant, le commandant du SDIS 58, Philippe Rossignol, constate « une recrudescence des feux de forêt dans le département, une fréquence plus élevée mais surtout des surfaces impactées plus importantes que par le passé ».

 

Avec le réchauffement climatique et les sécheresses plus fréquentes, le risque de départ de feu augmente. « Avant le phénomène s’arrêtait dans la Drôme, l’Isère, mais il atteint de plus en plus la moitié nord du pays », constate le sapeur-pompier nivernais. Lui et ses équipes sont prêtes à faire face. D’une part, ils prennent part en renforts à des colonnes d’intervention dans le sud du pays. Ce fut le cas l’été dernier en Gironde. « Cela permet de mettre en pratique les connaissances théoriques de formation et d’aguerrir nos personnels », explique-t-il.

 

Par ailleurs, leur matériel a évolué ces dernières années avec des arceaux anti-retournement/écrasement des cabines, des buses projetant de l’eau pour protéger la cabine et les pneumatiques, des films sur les parois vitrées, un système d’air pressurisé…

 

Gestion du risque

 

Le risque est aussi évalué. « Nous positionnons, en fonction des éléments en notre possession, des véhicules sur des points précis », indique Philippe Rossignol. Le dispositif a fait ses preuves. Il a permis il y a quelques années d’intervenir sur un départ de feu et de sauver une sapinière dans le Morvan. Par ailleurs, les pompiers se donnent la possibilité de rapatrier des véhicules du Val de Loire vers le massif montagneux après les récoltes, pour maximiser leurs capacités d’intervention.

 

La Nièvre ne dispose pas de moyens aérien pré-positionné. En revanche, des hélicoptères sont stationnés dans des départements proches comme le Jura, capables de se projeter rapidement dans le Morvan par exemple. Le lac de Chaumard, lui, est devenu l’une des 16 sites d’écopage de la zone Est du pays.