Un an de guerre en Ukraine : "J’ai toujours su qu’on était un peuple fort", confie Anita, étudiante ukrainienne

24 février 2023 à 10h28 par Étienne Escuer

Un rassemblement en soutien au peuple ukrainien en février 2022 à Orléans.
Un rassemblement en soutien au peuple ukrainien en février 2022 à Orléans.
Crédit : Rédaction / Etienne Escuer

Anita Vynokurova, 22 ans, vit en France depuis 2010. Cette Ukrainienne, installée dans le Loiret assure que son pays d’origine se battra jusqu’au bout face à l’envahisseur russe.

Cela fait désormais un an jour pour jour que l’ensemble de l’Ukraine a basculé dans l’horreur de la guerre déclenchée par la Russie. Le 24 février 2022, au petit matin, l’armée de Vladimir Poutine attaquait son voisin. Un an plus tard, Anita Vynokurova, étudiante ukrainienne de 22 ans installée en France depuis 2010, confie sa tristesse. « Cela fait un an, ça ne s’arrête toujours pas et ça n’est pas près de s’arrêter », explique celle qui prépare un master à Orléans (Loiret). A l’approche de ce 24 février, elle craignait « revivre la même chose qu’il y a un an » lorsqu’elle a appris avec stupeur que son pays était attaqué.

 

« On pensait que la guerre ne durerait que quelques semaines, voire quelques jours », se souvient-elle. « Elle durait déjà depuis quelques années dans l’est du pays mais les gens continuaient à vivre paisiblement ailleurs. Là, les civils sont impactés, des villes entières sont détruites. » La jeune femme de 22 ans fut aussi surprise par les capacités de résistance des Ukrainiens. « J’ai toujours su qu’on était un peuple fort, qu’on se battait pour ce que l’on voulait, mais pas à ce point-là », confie-t-elle. « Quand on pense à ce que la Russie possède, au fait qu’ils ont plus d’hommes que nous… »


Un quotidien marqué par la guerre, même loin du front

Presque toute la famille d’Anita vit encore en Ukraine. Son oncle participe actuellement aux combats et son cousin revient du front. Si la plupart de ses proches vivent loin du front, ils ne sont pas totalement épargnés par la guerre. « Il y a toujours ce stress présent au quotidien, des roquettes survolent leur maison matin et soir », explique-t-elle. « Les personnes qui vivent dans les endroits à peu-près calmes envoient de la nourriture, de l’argent ou des produits d’hygiène au front. Il y a une solidarité qui s’est créée dans tout le pays. »

 

A quoi s’attendre ces prochains mois ? La jeune femme dit « ne pas savoir du tout ce qu’il va se passer ». Elle redoute soit une escalade du conflit qui entraineraient plusieurs autres pays dans la guerre, soit une lassitude des alliés occidentaux et une baisse du soutien financier et militaire à l’Ukraine. Pour Anita comme pour la plupart des Ukrainiens, ce conflit est une question de survie de leur pays. Ils ne voient pas d'autres options qu'une victoire totale face à l'envahisseur. En cas de défaite militaire, « les Ukrainiens ne resteront pas là-bas, sous l’emprise de la Russie. On ne veut pas vivre avec Poutine. Ce ne sera pas la vie, ce sera un enfer. »

 

Faudrait-il négocier avec les Russes pour mettre fin au conflit, quitte à faire des concessions territoriales ? « Je ne sais pas », soupire Anita. « Tous les Ukrainiens ne sont pas d’accord. Le Donbass (l’est du pays, en guerre depuis 2014, où les séparatistes sont soutenus par la Russie, NDLR), il n’y a plus rien là-bas aujourd’hui. Si ça peut permettre la paix dans le pays, autant leur donner ce territoire qui ne représentera qu’un bain de sang pour toujours. Mais c’est aussi une question de fierté et c’est notre territoire. C’est ne pas se laisser faire par la Russie. »


Des rassemblements de soutien ces prochains jours

A distance, loin de l’Ukraine, Anita et sa famille continuent de coordonner l’aide pour leur pays, en organisant des collectes, même si les dons se font plus rares après un an de conflit et le contexte économique inflationniste français. Il est encore possible de prendre contact avec l’association Kalyna, pour soutenir le peuple ukrainien. A noter que de nombreux réfugiés ukrainiens accueillis au début du conflit sont désormais rentrés dans leur pays, souligne Anita. Un rassemblement de soutien à l’Ukraine est prévu ce samedi 25 février à Orléans. Le rendez-vous est fixé à partir de 14h place du Martroi.