Taxe Trump et restaurants fermés : ventes en baisse pour les vins du Centre-Loire

2 février 2021 à 6h30 par Etienne Escuer

Les ventes de vins du Centre-Loire ont reculé en 2020.

Crédit : Pixabay - photo d'illustration

Les vins du Centre-Loire ont enregistré une baisse des ventes en 2020.

Comme de nombreux secteurs, le vin a été impacté par la crise sanitaire en 2020. Celle-ci a fortement touché les débouchés, occasionnant une chute des ventes. Pour les vins du Centre-Loire, qui regroupent plusieurs appellations du Loiret, du Cher et la Nièvre (Sancerre, Côteaux du Giennos, Pouilly-fumé, Côtes de La Charité, etc.), les ventes ont par exemple baissé de 8,5%. La fermeture des restaurants, notamment, s’est fait ressentir, selon Edouard Mognetti, directeur du BIVC, bureau interprofessionnel des vins du Centre. « Le circuit CHR (cavistes, hôtels, restaurants) tourne au ralenti, seuls les cavistes sont encore ouverts », explique-t-il. « Mais notre modèle est vertueux, la diversification de nos marchés nous a permis de maîtriser l’impact et la baisse reste raisonnable. »


 



 


Joe Biden n'a pas annulé la taxe Trump


Pour ne rien arranger, les vins français subissent depuis octobre 2019 une surtaxe de 25% sur leurs ventes aux Etats-Unis (environ 1/3 des exportations), en raison d’un conflit entre l’Union Européenne et les Etats-Unis à propos de Boeing et Airbus. Les vins du Centre-Loire espéraient que cette taxe soit annulée avec l’élection de Joe Biden, mais il n’en est rien pour le moment. « Ce serait le Graal et on a nourri des espoirs quand Biden a été élu, mais ils ont été vite refroidis par les annonces des ministres de l’Union Européenne sur les produits européens », confie Edouard Mognetti. « On est dans une surenchère de mesures entre l’UE et le Etats-Unis, pour un conflit qui ne nous concerne absolument pas. Nous sommes des dommages collatéraux. » Si le directeur du BIVC veut rester optimiste, il admet qu’il n’y a que peu de visibilité.


 



 


En revanche, le Brexit n’a pas pour l’instant eu d’impact sur les exportations, mais les prochains mois seront déterminants, estime Edouard Mognetti. Le Royaume-Uni n’a pas instauré de taxe significative sur les vins français, mais les viticulteurs doivent faire face à de nouvelles contraintes administratives.