Télétravail : des inégalités dans les couples pendant le confinement, selon une association bourguignonne

6 octobre 2020 à 5h20 par Etienne Escuer

En télétravail, les femmes ont plus souvent dû s'occuper des enfants que les hommes.

Crédit : © École polytechnique - J.Barande

Le confinement a mis un coup de projecteur sur les inégalités professionnelles entre hommes et femmes, estime l'association FETE.

L’égalité professionnelle hommes-femmes a-t-elle été bien respectée pendant le confinement ? C’est ce qu’a voulu savoir l’association bourguignonne FETE, "femmes égalité emploi". Elle a lancé un questionnaire après le confinement. Plus 300 personnes, issues du réseau de l’association, mais aussi des représentants syndicaux et des responsables des ressources humaines, y ont répondu.




En direct de la Conférence-Débat organisé par la Région Bourgogne-Franche-Comté et la DRDFE, sur le thème "Égalité femmes/hommes en Bourgogne Franche-Comté : Impacts pour les femmes de la crise sanitaire de 2020" �x� pic.twitter.com/zQxaSf4OuC


— FETE- Femmes Égalité Emploi (@FETE_Egapro) September 18, 2020


Globalement, les entreprises ne semblent pas avoir traité de manière différente les femmes et les hommes pour un poste identique, selon les résultats. Mais à la maison, au sein des couples en télétravail, le bât blesse : la répartition des tâches n’a pas été très équitable. « Ce sont davantage les femmes qui ont pris en charge les tâches domestiques et les enfants », explique Karla Martinez, chargée de projet pour FETE, à l’origine de l’enquête. « Il y a eu une recrudescence de la charge mentale et de la double journée. Cela existait déjà avant, mais c’était plus marqué pendant le confinement. » Karla Martinez donne, par exemple, un cas de figure qui s’est souvent produit : lorsque les deux conjoints étaient en télétravail, l’homme bénéficiait la plupart du temps d’un bureau isolé, tandis que la femme devait travailler dans le salon et gérer les enfants.


 



 


Les syndicats veulent se saisir de la question



Le confinement a permis de mettre en avant ces concepts de charge mentale et double journée pour les femmes, qui ne se limite bien sûr pas au confinement. Les entreprises peuvent d’ailleurs contribuer à réduire ces inégalités, selon Karla Martinez. « Beaucoup de représentants syndicaux nous ont dit vouloir travailler sur la conciliation des temps de vie. Cela passe par les horaires, éviter d’organiser des réunions trop tard le soir ou tôt le matin, permettre aux hommes et aux femmes de partir plus tôt pour aller chercher les enfants, accorder des jours enfant malade aux hommes et aux femmes, etc. »


 



 


L’allongement du congé paternité, promis par le gouvernement, va notamment dans ce sens et pourrait contribuer à réduire les inégalités professionnelles entres les hommes et les femmes.