Bourgogne : dans les milieux agricoles, la population d’oiseaux a chuté de 40% en 20 ans

13 juin 2023 à 7h00 par Guillaume Pivert

Un vanneau huppé
Un vanneau huppé
Crédit : Wikipedia

De nombreuses espèces – comme le vanneau huppé, sont menacées. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) lance un appel aux dons afin de financer des actions pour limiter le déclin des populations.

En Bourgogne-Franche-Comté, la LPO tire la sonnette d’alarme. Deux à trois fois par an, l’association organisation le comptage des oiseaux. Selon elle, plus de 40% des espèces vivant dans les milieux agricoles ont disparu en seulement 20 ans.

« Il s’agit d’espèces communes », explique Simon-Pierre Babski, directeur scientifique et technique de l’association, « comme l’alouette des champs (-20%), un oiseau typique des plaines céréalières ». Les chiffres sont encore pires pour le tarier des près (- 60%) et le vanneau huppé (-80%). 

 

Un déclin lié aux activités humaines

 

Pour expliquer cette chute des populations, Simon-Pierre Babski évoque plusieurs causes. « De manière générale c’est lié à la banalisation de notre habitat : les zones urbaines deviennent plus urbaines, les zones agricoles connaissent une intensification de la production », affirme-t-il. A cela s’ajoute, la destruction des habitats naturels (arbres, haies, zones humides drainées...), et l’utilisation de pesticides qui entrainent une baisse des populations d’insectes, qui font partie de l’alimentation des oiseaux.

 

A l’inverse des espèces semblent renforcer leur présence dans la région. C’est le cas des mésanges et d’espèces méridionales comme le bruant jaune, que le changement climatique invite à migrer plus au nord.

 

 Simon-Pierre Babski ne se prononce pas sur l’avenir. Seule certitude, « si les pressions exercées sur les milieux abritant ces espèces continuent, il n’y a pas de raison que la diminution (des populations, ndlr) ne se poursuive pas ».

 

L’association, multiplie les actions pour tenter de freiner ce déclin, en particulier auprès des agriculteurs. Les particuliers, eux aussi, peuvent mettre la main à la pâte. Dans un jardin, Simon-Pierre Babski, conseille par exemple d'installer des nichoirs et de ne pas intervenir sauf nécessité. « Il faut faire en sorte qu’il y ait de l’herbe haute pour que les insectes s'y plaisent et que les oiseaux viennent les manger ». Il conseille aussi de laisser monter ses plantes granivores pour que les graines, une fois retombées au sol, nourrissent les volatiles. Enfin, pourquoi ne pas laisser une coupelle d’eau à disposition l’été. Les oiseaux aussi, ont besoin de s’hydrater.