Bourgogne: le parc naturel du Morvan veut anticiper le changement climatique

Publié : 18 octobre 2022 à 15h12 par Guillaume Pivert

Le parc naturel régional du Morvan
Le parc naturel régional du Morvan
Crédit : Pixabay

Le parc anticipe les modifications du climat et prépare déjà la forêt à des températures plus élevées et à de moindres précipitations.

Dans le Morvan, l’été fut comme ailleurs bien sec. Pourtant, la forêt était bien verdoyante encore au début du mois. Rien d’exceptionnel selon Théo Damasio, le chargé de mission forêt du parc naturel régional. « Les pluies fin août et tout au long du mois de septembre ont permis aux arbres de reprendre un peu de vert », explique-t-il ajoutant que « maintenant on entre dans l’automne et les couleurs changent ».

 

Anticiper le dérèglement climatique

 

Dans quelques dizaines d’années, le climat sera plus chaud et les pluies moins abondantes. « Il n’est pas censé être compatible avec les essences présentes ici », résume Théo Damasio. « Plus il va y avoir de sécheresse, plus les impacts vont être forts. Trop de stress hydrique sur plusieurs années ça remet en question la survie de l’arbre ». Déjà, certaines souffrent. Le hêtre semble condamné, l’épicéa a déjà subi le scolyte et sur d’autres essences il observe aussi des dépérissements.

 

Pourtant, rien n’est joué. « Chaque arbre dispose d’une capacité d’adaptation », note Théo Damasio. Le parc, en collaboration avec l’ONF et le gestionnaire de la forêt de Bibracte a mis en place un laboratoire forestier. Objectif, anticiper le dérèglement climatique et gérer autrement les forêts.

 

Deux pistes sont envisagées, la régénération naturelle, promue par le parc du Morvan. L’autre plus interventionniste. Elle prévoit par exemple d’implanter des essences méditerranéennes qui résisteront mieux à des températures plus élevées ainsi qu’au stress hydrique.

 

Selon l’ONF, d’ici à 2050, plus de la moitié de la forêt française pourrait voir son visage modifié à cause du changement climatique. Depuis 2018, 300 000 hectares (30 fois la surface de Paris) ont été touchés par les dépérissements.