Centre-Val de Loire : décès de Marie-Claire Chevalier, symbole du droit à l'avortement

26 janvier 2022 à 9h05 par Étienne Escuer

Marie-Claire Chevalier et sa mère avaient été défendues par Gisèle Halimi.
Marie-Claire Chevalier et sa mère avaient été défendues par Gisèle Halimi.
Crédit : AFP - Image d'archives.

Originaire du Loiret, Marie-Claire Chevalier avait été jugée pour avortement illégal en 1972. Symbole de la lutte pour ce droit, elle est décédée le 23 janvier dans le Loir-et-Cher.

Défendue par Gisèle Halimi lors du retentissant procès de Bobigny pour avortement illégal en 1972, Marie-Claire Chevalier est décédée dimanche 23 janvier à 66 ans des suites d'une longue maladie, a fait savoir sa famille. Celle qui vivait désormais dans le Loir-et-Cher était devenue une figure de la lutte pour le droit des femmes à l’avortement, après son procès à l'automne 1972. L'issue avait contribué à rendre possible la loi Veil autorisant l'IVG en 1975.

 

Agée de 16 ans à l’époque, Marie-Claire Chevalier avait avorté après un viol et son violeur l'avait dénoncée. Quatre autres femmes, dont sa mère, avaient été accusées de complicité ou de pratique de l'avortement. Son avocate de l'époque, Gisèle Halimi, avait alors remporté une éclatante victoire au procès. Cette dernière avait décidé d'attaquer la loi de 1920, qui interdisait la contraception, l'avortement et toute "propagande anticonceptionnelle". Depuis, selon ses proches, Marie-Claire Chevalier avait conservé de bons rapports avec l'avocate. Elle se rendait régulièrement à Paris pour passer la journée avec la militante féministe. Cette ancienne aide-soignante souhaitait toutefois rester dans l'ombre. Elle avait changé de prénom à l'issue du procès pour retrouver son anonymat.

 

Selon Ernestine Ronai, à la tête de l'Observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, le procès de 1972 avait été « un combat vraiment très dur » pour la jeune Marie-Claire. « Elle l'a menée courageusement. Ce procès est un symbole et elle a accepté ce que Gisèle Halimi voulait en faire, c'est-à-dire un procès politique pour le droit à l'IVG. A l'époque, ce n'était pas une évidence », explique-t-elle.

 

 

(Avec AFP)