Climat : le nouveau rapport du Giec appelle à une action massive et urgente pour s'assurer un "futur vivable"

20 mars 2023 à 17h53 par A. L.

Climat : le Giec appelle à une action massive et urgente pour s'assurer un "futur vivable"
Climat : le Giec appelle à une action massive et urgente pour s'assurer un "futur vivable"
Crédit : Climat : le Giec appelle à une action massive et urgente pour s'assurer un "futur vivable"

Ce lundi 20 mars 2023, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), réuni sous l’égide de l'ONU, a dévoilé la synthèse des six derniers rapports publiés par l’institution. Verdict ? Il est encore temps d'agir pour le réchauffement climatique, mais le temps est compté.

La planète a plus que jamais besoin de nous. Et nous avons réciproquement besoin d'elle pour (sur)vivre. C'est le message fort qu'a voulu faire passer le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) , en dévoilant ce lundi 20 mars, son "guide de survie pour l’humanité". Ce rapport de synthèse de 37 pages, initié en 2015, résume huit ans de travaux et permet ainsi aux scientifiques et experts de faire un point complet sur le sujet du réchauffement climatique, à l’attention des décideurs. "La bombe à retardement climatique poursuit son compte à rebours, mais ce rapport est un guide pratique pour la désamorcer, un guide de survie pour l’humanité", a réagi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. 

 

La Terre réchauffée de 1,1°C

 

S'il est encore temps d'agir pour l'environnement, le Giec tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans son rapport, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat martèle que le réchauffement climatique représente une menace vitale pour l'humanité. On apprend ainsi que la température de la terre a déjà grimpé de plus de 1,1°C en moyenne depuis la période 1850-1900, qui marque le début de la période industrielle. Le réchauffement climatique atteindra 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle dès les années 2030-2035, prévient le Giec. Ce n'est pas une surprise : les émissions de gaz à effet de serre provoqués par les activités humaines en sont "sans équivoque" la cause. Les "modes de vie et modèles de consommation et de production" non durables sont en effet pointés du doigt.

 

Des impacts plus graves que prévus

 

"Le réchauffement climatique lié aux activités humaines affecte déjà de nombreux extrêmes météorologiques et climatiques dans toutes les régions du monde", explique le rapport. Face à ces catastrophes naturelles qui se sont multipliées ces dernières décennies, et au niveau des mers qui a en moyenne augmenté de 20 cm entre 1901 et 2019, le Giec nous alerte : les conséquences actuelles du réchauffement sont plus graves que ce qui avait été anticipé.

"Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu'à présent seront parmi les plus fraîches d'ici une génération", explique Friederike Otto, coautrice de la synthèse. Malheureusement, les conséquences vont "continuer à s’intensifier", la température grimpera au moins jusqu’en 2040 à cause de l’inertie du système climatique. La suite dépendra "des choix actuels et à court terme", insiste le Giec, précisant que "le rythme et l'ampleur des mesures prises jusqu'à présent, ainsi que les projets actuels, sont insuffisants pour s'attaquer au changement climatique".

 

Un réchauffement limité à 1,5°C

 

Plus le réchauffement augmente, plus les conséquences se multiplient. Il faut donc agir et vite. "Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire", prévient Hoesung Lee, le président du Giec. "Les émissions devraient déjà diminuer et devront être réduites de près de moitié d’ici 2030, si l’on veut limiter le réchauffement à 1,5°C", rappelle d'ailleurs le communiqué. Malheureusement, les objectifs nationaux actuels de réductions d’émissions de gaz à effet de serre ne suffisent pas à contenir le réchauffement sous la barre des 1,5°C. Si rien ne venait à évoluer dans le bon sens, le monde se dirige vers un réchauffement de 3,2 °C en 2100. 

"Les gouvernements n'ont pas d'excuse, ils ne peuvent pas ignorer l'avertissement vigoureux lancé pour cette décennie critique", insiste Harjeet Singh, patron de la stratégie du Climat Action Network. "Ils doivent agir vite pour rejeter les énergies fossiles et arrêter toute nouvelle exploitation de pétrole, de gaz ou de charbon. Le plan d'action présenté par le Giec ne manque pas de solutions, et il est chargé d'espoir". En effet, "ce rapport de synthèse souligne l’urgence à prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons toujours assurer un futur vivable pour tous", précise avec optimisme Hoesung Lee.