Des internautes avancent la thèse d’une manoeuvre du chef de l’État pour être réélu en 2027
Publié : 11 juin 2024 à 18h00 par Lucas Pierre
Emmanuel Macron pourra-t-il se représenter en 2027 en cas de démission après les prochaines élections législatives ? Pas sûr.
Emmanuel Macron pourra-t-il de nouveau se présenter en 2027 à l’élection présidentielle ? La question a été posée plusieurs fois sur les réseaux sociaux depuis dimanche soir et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le chef de l’État.
Le scénario invoqué est le suivant : le président de la République aurait volontairement laissé le champ libre au Rassemblement national pour qu’il obtienne une majorité absolue lors des prochaines élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, afin d’annoncer sa démission, et d’ainsi ne pas diriger le pays durant un mandat complet. Ainsi, Emmanuel Macron pourrait briguer un troisième mandat dès 2027, n’ayant pas terminé son deuxième mandat.
La limite dans le temps imposée par la Constitution
Pour trouver une première réponse, il faut aller chercher dans la Constitution. L’article 6 prévoit que chaque chef d’État français ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Cependant, l’article ne précise pas si ces mandats doivent être exercés dans leur totalité. Une situation un peu similaire s’est par ailleurs déroulée en Polynésie française, où l’actuel président a pu être réélu pour un troisième mandat, le premier, débuté en 2014, ayant démarré après la démission de son prédécesseur.
Mais en France, la Constitution précise qu’un président ne peut cumuler « plus de deux mandats de cinq ans successifs ». La limite de temps sous-entend ainsi qu’il est impossible pour un président de la République d’être « réélu » plus de deux fois de suite selon certains constitutionnalistes.
Mais supposons qu’Emmanuel Macron décide bel et bien de démissionner en cas de majorité absolue aux prochaines élections législatives. Et qu’il annonce briguer un troisième mandat en 2027. Alors la décision reviendrait au Conseil Constitutionnel, qui empêcherait probablement une telle manoeuvre selon les spécialistes.