Enlèvement d’Anaïs à Auxerre : la mère aurait tué la fillette avant de se suicider

7 avril 2022 à 7h35 par Étienne Escuer

Image d'illustration. Un véhicule de gendarmerie.
Image d'illustration. Un véhicule de gendarmerie.
Crédit : Commons - Arnaud Lambert

L’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances de la mort de la petite Anaïs, enlevée à Auxerre en février. La mère aurait tué la fillette, selon les premiers éléments.

L’hypothèse d’un meurtre de l’enfant par sa mère, suivi d’un suicide, est désormais privilégiée dans l’enquête sur l’enlèvement d’Anaïs, 9 ans, à Auxerre en février dernier. Placé en garde à vue, le père de l’enfant a affirmé que se rendant compte de l'intervention policière, sa femme avait tiré une balle dans la tempe de leur fille avant de retourner l'arme contre elle. Son épouse « lui avait indiqué qu'il n'était pas question de se laisser appréhender vivants, ni que leur fille puisse être à nouveau placée », les parents suspectant « qu'elle avait pu être violée alors qu'elle était placée », a expliqué le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette.

 

Le père a assuré ne pas avoir eu le temps d'intervenir pour empêcher le passage à l'acte de sa femme et assure qu'il n'aurait, lui, « jamais été capable d'arriver à une telle extrémité », poursuit le procureur. Des traces de poudre beaucoup plus importantes ont par ailleurs été relevées sur les deux mains de la mère. Une connaissance a confirmé aux enquêteurs que la mère avait confié qu'elle préfèrerait tuer sa fille puis se suicider si la police intervenait pour la lui reprendre. 

 

Le procureur de la République de Reims a par ailleurs annoncé ce mercredi 6 avril lever la garde à vue pour meurtre du père. « J’estime en l'état que je ne dispose pas de suffisamment d'éléments pour envisager de le présenter devant un magistrat instructeur et solliciter à ce stade sa mise en examen pour homicide(s) », a expliqué Matthieu Bourrette, qui précise cependant que l'hypothèse d'un double meurtre commis par le père reste une piste de travail des enquêteurs.

 

L'homme a été placé de nouveau en garde à vue, cette fois pour enlèvement en bande organisée. Les parents sont en effet soupçonnés d'avoir enlevé leur fille à Auxerre, début février, alors que, placée auprès de l'Aide sociale à l'enfance, elle déjeunait avec une éducatrice. Selon le parquet d’Auxerre, la fillette avait déjà été soustraite en mai 2019 à l’ASE par ses parents, qui ne l'avaient alors pas ramenée dans le service qui en avait la responsabilité. Ils avaient ensuite été interpellés en 2021.

 

(Avec AFP)