Enlumineur : une Angevine pratique un métier du Moyen-Âge

23 janvier 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

Astrid du Boispéan
Astrid du Boispéan
Crédit : Compte Facebook Astrid du Boispéan

Après être passée par différents domaines professionnels, l’Angevine Astrid du Boispéan a décidé de devenir enlumineur, un métier qui date du Moyen-Âge.

Enlumineur… un drôle de métier qui remonte à l’époque du Moyen-Âge, et pour lequel Astrid du Boispéan a décidé de se reconvertir il y a seulement quelques années. « C’est un métier en rapport avec le monde médiéval. C’était le travail des copistes qui réalisaient les livres et les manuscrits à l’époque. Tout ce qui concerne l’ornementation, les pleines pages pour l’illustration, le travail aussi de calligraphie pour l’écriture. C’est apprendre un savoir-faire historique pour le retransmettre aujourd’hui », explique l’Angevine.

 

Plus de 1500 heures de travail

Astrid du Boispéan a donc choisi de passer deux ans à l'Inseem, l’Institut supérieur européen de l’enluminure et du manuscrit. Et durant sa deuxième année à l’école, l’Angevine a dû créer un livre de A à Z, comme on le faisait à l’époque. Elle a repris le conte de Charles Perrault, « Peau d’âne », et, entre les dessins, les ornementations, les lettrines, la mise en page et la calligraphie du texte, il lui aura fallu au total plus de 1500 heures de travail.

Il faut en effet avoir que l’artiste doit forcément passer par une page blanche, puis créer tous les dessins, les ornementations, les lettrines, avec un travail considérable sur la mise en page. L’ensemble du texte doit également être calligraphié. Il y a la pose de l’or, qui « est une étape très importante », et la reliure de l’ouvrage réalisée à Angers.

 

"Prendre le temps"

L’artiste revient sur ce qu’elle aime autant dans ce domaine : « je voulais revenir vers un métier manuel. Je suis allée dans cette école d’enluminures, et ça m’a vraiment plu, c’était très complet. Il y a le dessin, le travail de la couleur, de l’or et ce côté patrimoine-histoire. Je voulais aussi reprendre le temps de faire les choses, et faire un métier qui, du matin au soir, est dans le beau. »

Astrid de Boispéan a créé son auto-entreprise en décembre dernier, et réalise des commandes pour des particuliers. Elle a également récemment fait beaucoup d’expositions autour d’Angers, et souhaiterait désormais proposer des ateliers-découverte avec une autre collègue pour rendre l’enluminure accessible.