Et si l’avenir, c’étaient les rollers électriques ?

13 décembre 2022 à 6h00 par Hugo Harnois

Mohamed Soliman, présentant fièrement ses rollers électriques
Mohamed Soliman, présentant fièrement ses rollers électriques
Crédit : Compte Facebook AtmosGear

Grâce, notamment, au programme d’accompagnement X Mobility basé au Mans, l’ingénieur et fondateur de la start-up AtmosGear Mohamed Soliman a réussi à créer des rollers électriques.

Un rêve devenu réalité. Quand il avait 12 ans, Mohamed Soliman était fan de la série-télé Air Gear, un manga relatant l’histoire de plusieurs personnages réunis au sein de gangs, et faisant des cascades à rollers électriques. « Tous les jours, j’y pensais quand j’allais en cours, je voulais ma paire, et malheureusement je me suis rendu compte en faisant mes recherches sur Internet que ça n’existait pas. En voyant la mobilité électrique se développer, en grandissant, j’ai eu le déclic. J’ai arrêté d’attendre que quelqu’un dans le monde invente ces rollers, et j’ai décidé de créer ma paire moi-même », relate Mohamed.

 

Jusqu'à 25 km/h

13 ans plus tard, le jeune homme a enfin réussi à les créer. En version bridée, ses rollers peuvent aller jusqu’à 25 km/h, avec 20 kilomètres d’autonomie. L’objectif est de pouvoir se déplacer de deux façons : normalement, ou électriquement, se félicite le fondateur de la start-up AtmosGear : « on a déporté la partie électrique – la batterie et le contrôleur de vitesse – dans une sacoche à l’arrière. Ce sont des rollers normaux aux pieds, et l’avantage, c’est que contrairement au vélo ou à la trottinette électriques, tu n’es pas handicapé si tu tombes en panne. Sur le système AtmosGear, ce sont juste 700 grammes de plus par rapport au roller normal. »

Afin de pouvoir industrialiser son produit et avoir ses premiers prototypes, l’ingénieur a suivi le programme d’accompagnement X Mobility, basé au Mans et organisé par Le Mans Tech. Le startupper évoque « un accompagnement de plus de six mois. On nous explique comment on fait pour passer du modèle 3D à un prototype fiable et fonctionnel. On a eu la chance d’être accompagné par des personnes avec une grosse expérience, d’être mis en contact avec des mentors dans le domaine de l’électronique. »

 

"J’avais l’impression de m’envoler, j’ai failli lâcher une larme"

Après avoir fait un tour de France dans 22 villes et tester son produit par plus de 1000 personnes, l’ingénieur a eu la chance de participer aux 24 Heures rollers avec sept autres patineurs. Mohamed se rappelle une anecdote émouvante et mémorable : « il était 1 ou 2h du matin, il y avait la pleine lune, et j’ai réalisé mon rêve, en patinant avec les rollers électriques et la musique du manga dans mes oreilles. J’avais l’impression de m’envoler, j’ai failli lâcher une larme car c’était la concrétisation de 12 années de travail et de rêve. »

Un rêve qui ne s’arrête pas là puisque le jeune homme vise maintenant les Jeux Olympiques, en voulant créer une épreuve à rollers électriques. En attendant, son produit est disponible en précommande à 500 euros, avant une commercialisation prévue en janvier à 800 euros. Ce mode de déplacement est destiné à toutes les personnes qui savent déjà faire du roller. Mais, précise l’ingénieur : « il n’y a pas besoin d’être un pro, être amateur suffit. Sinon, le temps d’apprentissage est d’une journée environ, avec une prise en main assez simple. »