Fermeture de la mosquée d’Allonnes : « aucun signal d’alerte » selon la mairie
Publié : 28 octobre 2021 à 12h39 par Étienne Escuer
Après plusieurs jours de silence, la mairie d’Allonnes, dans la Sarthe, s’est exprimée sur la fermeture de la mosquée de la commune.
La mairie d’Allonnes sort de son silence. Les élus ont publié ce jeudi 28 octobre un communiqué au sujet de la fermeture pour six mois de la mosquée par la préfecture, pour des soupçons de prêches légitimant le recours au djihad armé. « Nous sommes attachés à la présomption d’innocence. C'est la raison pour laquelle, nous n'avons pas voulu mêler nos voix à cette "tempête médiatique" », indique la mairie, qui rappelle par ailleurs son « attachement sans faille aux valeurs et aux règles de la République, à la laïcité et à la démocratie ».
« Pourquoi l'État n’est pas intervenu plus tôt ? »
« Si les faits signalés sont confirmés, nous demandons que les auteurs de ceux-ci en répondent. Pour notre part, nous n’avons eu aucun signal d’alerte aussi bien local, que des services de l'État », confie la municipalité communiste, qui ne souhaite pas s’exprimer « sur le fond de cette affaire ». Les élus regrettent cependant que les services de l’Etat n’aient pas révélés les faits plus tôt. « En effet, le recueil des actes administratifs spécial du 25 octobre fait référence à des faits remontant à 2015, 2016. La municipalité aimerait bien comprendre pourquoi l'État qui était en possession de ces éléments n’est pas intervenu plus tôt », expliquent-ils. La maire parle également d’une « situation anxiogène », et attire « l’attention sur la stigmatisation vécue par la population musulmane de la ville et plus largement par tous les habitants de la ville ».
Selon un arrêté préfectoral diffusé lundi, « les dirigeants de l'AAJM (Association allonnaise pour le juste milieu) et de l’association Al Qalam, ainsi que les imams officiant à la mosquée d'Allonnes promeuvent une pratique radicale de l’islam, légitiment le recours au djihad armé, la mort en martyr ainsi que l’instauration de la charia ». Le 13 octobre, une enquête a été ouverte pour « apologie de terrorisme » et « provocation à commettre des actes terroristes ».
(Avec AFP)