Fêtes de fin d’année : une période cruciale pour les chocolatiers

14 décembre 2021 à 7h30 par Étienne Escuer

Du chocolat dans une boutique.
Du chocolat dans une boutique.
Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

Après une année 2020 mitigée, les chocolatiers espèrent poursuivre une année 2021 bien entamée.

Si Noël 2020 avait été un bon cru pour les chocolatiers comme le Manceau Vianney Bellanger, le chiffre d’affaires de la période avait surtout contribué à compenser les pertes enregistrées à Pâques, pendant le premier confinement. Cette année, les chocolatiers ont pu rester ouverts, et après un bon début d’année, ils espèrent poursuivre sur leur lancée.

 

Le contexte sanitaire et l’arrivée du variant Omicron ne semblent d’ailleurs pas avoir perturbé les clients, au contraire. « Le malheur des uns fait le bonheur des autres », explique Vianney Bellanger, propriétaire de deux boutiques au Mans et une à Tours. « Il y a beaucoup d’événements annulés et les entreprises, par exemple, se retournent sur du cadeau pour remplacer les dîners ou réunions de fin d’années. » Une ombre au tableau, tout de même : le contexte sanitaire couplé à la forte demande a provoqué une pénurie d’emballages en carton, avec des délais et des coûts qui s’allongent.

 

40 à 50% du chiffre d'affaires annuel

 

La période de Noël est traditionnellement cruciale pour les chocolatiers. Vianney Bellanger réalise de novembre à janvier environ 40 à 50% de son chiffre d’affaires annuel, entre événements d’entreprise, fêtes de fin d’année et vœux. Comment explique-t-il cet engouement des Français pour le chocolat, que l’on devrait retrouver au pied de beaucoup de sapins ? « Déjà, c’est un produit qui se conserve », confie le chocolatier. « Ensuite, on a un gros lien affectif, le chocolat chaud, c’est souvent le premier produit sucré que goûtent les bébés, donc c’est un peu la madeleine de Proust. » Autre raison également : « La France est spécialisée dans le chocolat artisanal, on est le pays du chocolat haut de gamme, raffiné. »

 

Parmi les produits que l’on retrouve dans les boutiques de Vianney Bellanger cette année : des chocolats à l’effigie de Pinocchio ou des 24h du Mans, par exemple. « On développe des licences de marque, on surfe sur un achat touristique pour créer du dynamisme commercial », explique le professionnel manceau. Il constate un engouement ces dernières années pour ces produits personnalisés ou qui « font rayonner le territoire et ses fleurons ».

 

 

L’autre principale évolution dans la consommation concerne les produits de « snacking, picking : des petites noisettes enrobées de chocolat, des choses à picorer ». En revanche, peu de changements pour les ballotins de chocolats, une valeur sûre : « on en fait toujours autant depuis dix ans », confie Vianney Bellanger. Mais plus que les produits, c’est surtout le mode de consommation qui change. La crise sanitaire a forcé les professionnels à s’adapter. Ceux qui avaient déjà anticipé la vente en ligne ont pu passer la période sans encombre, mais ce fut bien plus compliqué pour les autres.