IA, algorithmes… le Tourangeau Nota Bene face aux défis d’internet

31 mai 2024 à 6h00 par Alicia Méchin

Nota Bene
Benjamin Brillaud, alias Nota Bene
Crédit : @Nota Bene

Comme beaucoup de créateurs de contenus dans le monde, le Tourangeau Nota Bene doit faire face aux évolutions technologiques. Des changements qui, parfois, (le) nous dépassent. On a donc décidé de parler de l’avenir, avec le Youtubeur historien.

Nota Bene, ou Benjamin Brillaud de son vrai nom, c’est plus de 2 millions d’abonnés sur Youtube, près de 2 millions cumulés sur tous les réseaux sociaux, 9 livres et bande dessinées et des podcasts. Le créateur de contenu cultive sa présence partout, pour toucher le plus large public qu’il soit. « C’est vraiment une volonté parce que je voulais faire passer l’idée que l’Histoire touche à tout, et tout le monde peut se sentir concerné », nous explique-t-il.

 

Dix ans

 

Nota Bene se revendique aujourd’hui comme un « passeur », et s’est donné pour mission de vulgariser l’Histoire pour qu’elle devienne accessible par tous. Benjamin est alors entouré d’une dizaine de salariés à temps plein, et compte entre 25 et 40 collaborateurs externes (historiens, chercheurs, doctorants…) à l’année.

Et pourtant, le Tourangeau a débuté tout seul, en 2014. Sa chaîne YouTube fête cette année ses 10 ans, et est devenue vous l’aurez compris, une machine bien rodée. « Je vais coordonner des compétences autour de l’Histoire ; des compétences de personnes qui vont écrire les scripts, des historiens, archéologues… des personnes qui vont illustrer les épisodes avec des recherches iconographiques, fouiller dans les archives ».

 

Les limites d’internet

 

Grâce à ses vidéos, le Youtubeur a également vu son activité se développer et se diversifier, travaillant même parfois pour la télévision. Mais comme tous les Youtubeurs, il doit faire face aux aléas d’internet, face auxquels ils sont très souvent impuissants. « Évidemment qu’il y a 10 000 questionnements qui se posent, face à notre activité. On parle de la dépendance aux algorithmes. Il y a des périodes où les algorithmes changent et on se retrouve totalement impuissant. On le voit parfois ça fait moins de vues pendant deux mois, et c’est vraiment indépendant de notre volonté ».

Et puis, autre « danger » dont Nota Bene a fait les frais récemment : l’intelligence artificielle. « Il y a quelques temps, une chaîne TikTok a cloné ma voix, pour présenter des programmes sans mon accord, explique Benjamin. Et là, on en est qu’au début de tout ça ». Le Youtubeur et son équipe ont réussi à faire fermer le compte TikTok en question, en une dizaine de jours, grâce à un cabinet spécialisé en propriété intellectuel.

Face à ces éléments difficilement contrôlables et anticipables, se pose la question de la durabilité d’une telle activité. Nota Bene pourrait-il arrêter la création de contenus dédiés à internet ? « Non », nous répond le YouTubeur. « Aujourd’hui, techniquement, ce serait difficile de m’en passer dans la structure que j’ai mis en place. J’ai choisi de salarier une partie de mes équipes. Et donc forcément, il y a un modèle économique et il faut alimenter tout ça. Maintenant, d’un point de vue éditorial…non, je n’ai pas envie de quitter les plateformes. Avant de faire Nota Bene, je suis technicien audiovisuel à la base, je suis cameraman, monteur. Tout ça, c’est ma vie. Donc je ne m’arrêterai pas de faire des vidéos, quoiqu’il arrive ».

 

Projets à venir

 

Ses abonnés peuvent donc se rassurer. De nouveaux projets sont en cours, sur internet ou ailleurs. Comme tout d’abord une série sur l’Indochine, pour les 70 ans, qui commencera en juin.

Nota Bene sortira également en octobre un livre collectif sur les samouraïs. « J’ai eu la chance de sortir par le passé un livre collectif sur les vikings où j’ai réuni une équipe d’historiens. Et là on fait la même chose, avec que des spécialistes français et même un historien japonais qui a participé à ce projet. On espère que, comme les vikings, ça donnera suite à un documentaire télé ».